À l’Assemblée générale de l’ONU, les représentants marocain et algérien se sont verbalement affrontés, mardi 26 septembre, au sujet du statut du Sahara occidental, contrôlé par le Maroc et toujours considéré comme un territoire non autonome par les Nations unies.
Dans une sorte de chasse croisée, les deux représentants du Maroc et de l’Algérie, voisins et rivaux régionaux en Afrique du Nord, ont affirmé la position de leur pays. Tout a commencé par le discours d’Omar Hilale, ambassadeur marocain à l’ONU. Il parle de l’appartenance du Sahara au Maroc jusqu’à la fin des temps. Il a accusé les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger, de terrorisme.
Hilale déclare que « tout en manifestant sa solidarité et son soutien, l’Algérie injecte en même temps son venin et insulte les morts, les Marocains ».
« On ne peut pas verser des larmes de crocodile et en même temps attaquer un pays qui vit toujours dans un drame », a lâché à la présentation des condoléances de l’ambassadeur algérien au peuple marocain touché récemment par un séisme meurtrier.
Pour l’ambassadeur marocain, « l’initiative d’autonomie dans le cadre de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale du Maroc reste la seule voie pour tourner la page sur ce conflit régional fabriqué de toutes pièces ».
« Chacun son camp. Nous Algériens, nous avons choisi le camp de la justice, de la décolonisation, de la liberté, de l’autodétermination et des droits de l’Homme. Cet engagement s’applique en faveur de la cause du peuple sahraoui qui attend depuis près d’un demi-siècle que l’ONU lui rende justice », a répliqué Amar Bendjama, ambassadeur algérien à l’ONU.
Il refuse que le front Polisario soit traité de mouvement terroriste. Pour lui, tous les pouvoirs hégémoniques ont toujours tenté de diaboliser les résistants et les militants de la liberté. « Si au Sahara occidental, l’occupation marocaine en avait réellement fait un paradis, avec ou non l’octroi de l’autonomie, pourquoi donc empêche-t-on ce référendum ? », s’est-il questionné.
La question du Sahara occidental est un des points de friction dans les relations algero-marocaine. En fait, depuis le départ, l’Espagne, le Maroc qui contrôle près de 80 % du territoire et propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Lequel plan est rejeté par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, qui sont soutenus par Alger.
Dinho Kazadi