Acte de mes sens (deuxième partie, Chronique de Servais Koumako)

J’adore mon continent! Ce continent dans lequel la misère intellectuelle et la pauvreté d’esprit drapées dans leurs plus beaux haillons se tiennent par les mains en sœurs fidèles, pour la célébration d’une foi à laquelle elles ne comprennent rien du tout.

Il paraît que la religion implique les mêmes zones du cerveau que la drogue ou le sexe.

D’accord! Mais ce n’est pas une raison saoulante pour ne pas y mettre un peu de raison.

J’adore ce continent où on peut allègrement se brosser les dents dans la rue pendant que non loin, le fils du «brosseur de dents» arrose la terre de son premier pipi de la journée et sa mère, elle, envoie comme une flèche, des crachats matinaux, «flèchement» lancés donc. La rue de toutes les expressions.

Lire aussi :  Clin d’œil du nez (Chronique de Servais Koumako)

J’adore mon continent! J’adore ce continent dans lequel nous avons pleinement touché le fond. J’adore mon continent!

Ce continent dans lequel on préfère les raccourcis de l’indécence intégrale au pur parcours de la dignité. J’adore mon continent où on tire, on tire des coups, on tire des coups de feu, on tire comme au jeu, on tire comme un jeu. Mais jamais on ne tire son épingle du jeu.

J’adore mon continent.

Ce continent prisonnier de la bêtise, continent qui simplement, se meurt. Et moi, je l’aime à en mourir. Au vu et au su de tous, il meurt en silence.

Lire aussi :  La satisfaction d’un travail bien fait (Chronique de Servais Koumako)

Ici, l’exception confine la règle. Et aucune règle ne confirme notre genre humain. Mais il est mien, ce continent. Il reste mien, ce continent fleuri. À qui vais-je d’ailleurs l’abandonner? Je l’aime toujours, ce continent pourri. Pour rien je ne l’échangerai contre une autre terre.

Je l’aime, Ma Terre, avec l’espoir que demain, elle présentera sans farce, une autre face, au reste du monde.

Servais Koumako

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