Le trafic de cocaïne finance les violences djihadistes dans la région du Sahel, selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) publié lundi 27 juin.
« L’instabilité croissante en Afrique de l’Ouest, voie de transit des drogues illégales en provenance d’Amérique du Sud vers l’Europe, a facilité la production et le trafic de drogue, générant des revenus pour les groupes armés », rapporte le document.
D’après cette source, le trafic de cocaïne intercepté dans les pays côtiers au sud du Sahel, principalement la Guinée-Bissau, la Gambie et la Côte d’Ivoire, a souvent aussi des liens financiers avec les zones de conflit. Pourtant, des quantités importantes de la cocaïne ont aussi été interceptées, depuis 2021, au Niger, au Burkina Faso et au Mali.
Ces trois pays frontaliers sont sous menace d’attaques de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI). Des milliers de personnes ont été tuées. Et plus d’un million d’autres déplacées. Ces violences ont suscité des frustrations.
Au Burkina Faso, l’impasse de la menace djihadiste a précipité la chute du président Christian Kaboré, évincé par le colonel Paul-Henri Damiba. Ce dernier a fait de la lutte contre la menace djihadiste, qui secoue le pays depuis 2015, une de ses priorités, mais l’insécurité persiste. Le 14 juin dernier, plus de 80 personnes ont été tuées dans une attaque djihadiste à Seytegna, dans le nord du Burkina Faso.
Entre-temps au Mali, théâtre deux putschs en l’espace de neuf mois, plus de 130 personnes ont été abattues par des djihadistes présumés dans le centre du pays en proie à la violence djihadiste depuis 2015.
Trésor Mutombo