L’Afrique du Sud détient un des taux de criminalité les plus élevés au monde. Et cela laisse croire à l’incapacité des institutions judiciaires à poursuivre les criminels. Selon l’institut d’études de sécurité (Iss) basé à Pretoria, le système judiciaire sud-africain s’est considérablement affaibli au cours du mandat de Jacob Zuma, ex-président sud-africain.
Entre 2009 et 2018, le degré de corruption était si élevé que les Sud-Africains ont surnommé le phénomène « capture d’État ». « Si vous faisiez partie d’une organisation criminelle impliquée dans la capture d’État, vous pensiez pouvoir vous en tirer à bon compte », a expliqué Guy Lamb, politologue à l’université de Stellenbosch à l’AFP.
Il affirme que le retard de la justice à traiter les dossiers est en partie due à un manque de personnel. « Le parquet négocie des bras supplémentaires et des moyens, mais dans un pays en récession déjà avant la crise du Covid, les caisses sont vides », a-t-il dit.
« Entre 2012 et 2020, les meurtres ont augmenté de 37%. Les résultats du système pénal se sont considérablement affaiblis depuis 2009, quand Jacob Zuma est devenu président », a déclaré Gareth Newham de l’Iss.
Il indique la diminution des effectifs de la police et des réservistes. « Jacob Zuma a systématiquement placé des proches à la tête de la police, au ministère public et au renseignement. Une situation aggravée par la corruption au sein du système judiciaire », a-t-il ajouté.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa tente de mettre fin à ces dysfonctionnements. Il a supprimé le ministère de la Sécurité d’Etat et placé les services de renseignements sous son autorité. Mais face à la lenteur la justice à traiter les dossiers dus au manque de personnel, la corruption, à l’interférence de la politique dans les Affaires de la justice, le chemin reste difficile.
Dinho kazadi