Une centaine de mineurs, sur quelque 400 bloqués sous terre par des collègues en colère depuis quatre jours en Afrique du Sud, ont pu ressortir lundi d’une mine d’or à l’est de Johannesburg, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Plusieurs centaines de mineurs sont retenus depuis jeudi dans une mine de Springs, exploitée par la société Gold One, à environ 50 km de la capitale économique. Ils sont bloqués par certains de leurs collègues en colère, qui se sont emparés de leur badge jeudi soir pour les empêcher de remonter à la surface, sur fond de tensions liées à un récent meurtre.
En octobre déjà, plus de 500 mineurs avaient subi le même sort pendant trois jours suite à des rivalités entre syndicats.
Lundi dans la matinée, des petits groupes de travailleurs sont réapparus à la surface, certains levant le poing en retrouvant l’air libre. Des collègues et des proches, qui campaient à l’extérieur de la mine, les ont acclamés à leur sortie.
« La situation est en train de se résoudre et les gens commencent à sortir des souterrains », a déclaré à l’AFP Ziyaad Hassam, chef du service juridique auprès de l’exploitant de la mine.
Selon un des mineurs ressortis, interrogé par l’AFP, les conditions sous terre sont devenues insupportables avec peu de nourriture et d’eau. Selon M. Hassam, la situation au fond est devenue « critique », certains employés souffrant de déshydratation et les tensions entre mineurs provoquant des échauffourées.
« Nous sommes inquiets pour la santé et la sécurité de tous les employés », a-t-il dit, précisant que ceux-ci seront soumis à des examens médicaux une fois sortis et recevront de la nourriture.
La grogne dans la mine a débuté après le meurtre la semaine dernière d’un enquêteur de la société d’exploitation qui travaillait sur le blocage d’octobre, selon M. Hassam, qui a évoqué une « prise d’otages ».
L’homme de 55 ans avait été tué par balle dans des circonstances qui restent encore floues. L’entreprise soupçonne un lien entre le meurtre de l’enquêteur et des mesures disciplinaires décidées après la mobilisation d’octobre, qui ont entraîné le licenciement de 50 employés.
AFP/Sahutiafrica