Alors que les musulmans du monde entier se préparent à célébrer l’Aïd Al-Adha ce samedi 9 juillet, les prix des béliers sacrificiels ont flambé. Une situation que des musulmans africains déplorent. Ils se confient à Sahutiafrica.
« Les préparatifs avancent bien dans l’ensemble. Pour les béliers, les prix ont augmenté par rapport aux années précédentes. On constate une augmentation de prix de 25 à 30% dans les marchés de la capitale (Niamey) », confie Abdoul Kader, médecin, la trentaine révolue. Il vit à Niamey, capitale du Niger.
A Kinshasa, capitale congolaise, Ali Amin, 31 ans, dit avoir reporté l’achat d’une moto d’occasion pour acheter un mouton. « J’ai passé toute la matinée à chercher un prix abordable pour acheter un mouton à sacrifier pour ma mère décédée. Et j’en ai finalement trouvé un moyen qui m’a coûté 150 Usd après plusieurs négociations avec les commerçants des béliers », souffle-t-il.
Il tient la corde liée au cou du mouton en attendant de trouver un taxi-moto pour regagner sa maison.
En Tanzanie, Mohamed indique être rentré main bredouille à cause de la cherté des prix de moutons. « J’étais venu vérifier les prix et savoir si nous pourrons acheter ou non. Mais les prix étaient incroyablement très élevés par rapport à l’année dernière », regrette-t-il sur un marché à Dar-Es-Salaam.
Certains commerçants attribuent cette hausse des coûts de transport en raison de la hausse du prix du carburant.
Pour Abdallah, vendeur des moutons à Lubumbashi, sud de la RDC, 56 ans et père de famille, cette hausse est due au fait que les éleveurs se déplacent pour vendre les moutons. « Ils n’ont pas de moyens nécessaires alors que les intermédiaires interviennent pour effectuer leurs opérations commerciales, en vendant les moutons aux citoyens à des prix très élevés », explique-t-il.
Mais pour Ibrahim Amadou Bah à Bamako, capitale du Mali, « les moutons sont très chers par rapport aux années précédentes. C’est juste une mauvaise foi des vendeurs », dit-il.
Alors qu’Hamadou Siddiki souligne que la situation économique au Cameroun n’est pas du tout facile. « Les bêtes sont en abondance et sont coûteuses en même temps, mais la circulation fait défaut. Un citoyen lambda ou moyen ne peut pas se procurer assez facilement un bélier en cette période de fête. Le prix d’un mouton moyen avoisine 40.000 ou 50.000 FCFA, ce qui est un vrai casse-tête pour nous ici », relate-t-il.
L’Aïd Al-Adha est célébrée en sacrifiant du bétail pour distribuer une partie de la viande aux pauvres et aux parents et membres de la famille pour rappeler la volonté du prophète Ibrahim (Abraham aux chrétiens et aux juifs) de sacrifier son fils. « C’est la fête, nous sommes obligés d’acheter un bélier quand on en a les moyens et partager avec les autres », conclut M. Siddiki.
Cette fête musulmane communément aussi appelée Tabaski dans les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale marque la plus importante marque le point culminant des rituels annuels du hajj (pèlerinage) en Arabie Saoudite.
Ali Maliki