En Afrique, les journalistes évoluent dans des contextes que s’ils venaient à être assassinés, il y a peu des chances que les auteurs soient arrêtés et traduits en justice. C’est ce qu’a indiqué Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières (Rsf). « Tant que le journalisme restera une profession, qui expose ceux, qui en sont les auteurs à des graves dangers, ça pourra poser des minces extrêmement lourdes sur la production d’informations de qualité et indépendante », a déclaré Arnaud Froger à Sahutiafrica.
Il affirme qu’une « centaine de journalistes ont été assassinés dans l’exercice de leur métier en Afrique ». D’après lui, c’est un chiffre extrêmement marquant, dont la moitié l’ont été dans un seul pays : la Somalie.
« Malheureusement, l’impunité reste la règle lorsqu’un journaliste se fait tuer. C’est effroyable. Ça porte un lourd préjudice sur l’exercice du journalisme. Plus généralement, les possibilités qu’ont des citoyens d’accéder à des informations des qualités, si la profession du journaliste reste un métier risqué et qui peut peser sur vous des graves dangers », a-t-il déclaré.
Arnaud Froger indique qu’il y a quelques initiatives pour lutter contre les crimes commis contre les journalistes. Il souligne que « l’Union africaine a lancé une plateforme pour recenser ces différents cas d’exactions graves commises contre les journalistes ». Selon lui, « la Somalie, qui est le pire exemple en matière de crime commis contre les journalistes en Afrique, a nommé un procureur spécial chargé d’enquêter sur des crimes commis contre des journalistes ».
« Ce sont des pas qui vont dans le bon sens. Malheureusement pour l’instant, ce sont des actions qui restent trop isolées et qui souvent n’ont pas encore pu produire des faits concrets », a dit Arnaud Froger.
Début du 21e siècle, plus de 1.000 journalistes ont été assassinés en exercice de leur métier, selon les dernières statistiques des Nations unies.
Trésor Mutombo