Amnesty International a, dans un rapport publié mercredi 27 novembre, accusé la police angolaise d’usage proportionné de la force, faisant état de dix-sept manifestants tués en près de 3 ans.
L’organisation de défense des droits humains dénonce un recours excessif à la force, notamment l’usage de balles réelles, sans que les responsables aient été inquiétés.
Dans un rapport basé sur des témoignages, des analyses vidéo et photographiques, des documents officiels et des publications sur les réseaux sociaux, Amnesty a enquêté sur onze manifestations entre novembre 2020 et juin 2023. Ces rassemblements dénonçaient la hausse du coût de la vie, des fraudes électorales et le report d’élections municipales.
Selon l’ONG, les forces de l’ordre ont utilisé des balles réelles et des gaz lacrymogènes, causant la mort d’au moins dix-sept personnes et procédant à des arrestations et des passages à tabac arbitraires, en violation du droit international et de la législation angolaise.
L’incident le plus meurtrier s’est produit en janvier 2021 à Cafunfo, ville minière située à environ 750 kilomètres à l’est de Luanda. Au moins dix personnes ont été tuées lors d’une manifestation contre la pauvreté. La police avait alors admis la mort de six manifestants, invoquant la légitime défense suite à une attaque contre un commissariat.
Amnesty cite également la mort d’un garçon de 12 ans en juin 2023 à Huambo, lors d’une manifestation où au moins trois autres personnes ont été tuées par les tirs de la police.
L’organisation critique l’usage systématique et disproportionné de la force par la police angolaise, même contre des manifestants non-violents. Elle souligne l’absence de poursuites judiciaires contre les responsables de ces exactions.
Ce rapport survient alors que l’Angola, riche en pétrole, se prépare à recevoir le président américain Joe Biden en décembre. La police angolaise est connue pour ses pratiques brutales, héritées de la guerre civile (1975-2002) et de décennies de répression sous l’ancien président José Eduardo dos Santos.
Ephraïm Kafuti