En Angola, la Cour suprême a confirmé la condamnation de José Filomeno, fils de l’ancien président José Eduardo dos Santos, à 5 ans de prison pour détournement de fonds mardi 9 juillet.
Cette nouvelle n’est pas de nature à plaire à M. Filomeno, qui se croyait tiré d’affaires il y a un mois avant ce rebondissement. Pourtant, la Cour constitutionnelle avait, en avril dernier, annulé sa condamnation, estimant que les juges n’avaient pas tenu compte d’éléments apportés au procès par la défense. Il s’agit notamment d’une lettre, rédigée par l’ancien chef de l’Etat.
Cette juridiction avait aussi soulevé des divergences entre les motifs de condamnation et les chefs d’inculpation retenus au départ, et elle avait ordonné un réexamen de l’affaire et annulé la condamnation. Ndinga Dieyi Dituvanga, juriste cité par l’AFP, voit l’arrêt de la Cour suprême comme une certaine « désobéissance ». Pour lui, un nouveau recours reste possible.
José Filomeno, alias Zenu, figurait parmi l’un des premiers membres de la famille de dos Santos à être inculpé dans le cadre de la campagne anti-corruption lancée par le président Joao Lourenço lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 2017. Depuis, la famille dos Santos dénonce régulièrement ce qu’elle qualifie de « persécution » politique dirigée contre elle par l’actuel régime.
Le président Lourenço a limogé tous les proches que son prédécesseur avait placés à la tête des institutions, des entreprises publiques et de l’appareil sécuritaire. La fille aînée de dos Santos, Isabel, qui dirigeait la compagnie pétrolière d’État Sonangol, est accusée de son côté d’avoir détourné des milliards de dollars d’entreprises publiques.
Entre 2013 et 2018, José Filomeno, 46 ans, a dirigé le fonds souverain angolais. Il est accusé avec trois coprévenus d’avoir transféré illégalement 500 millions Usd de la Banque centrale vers le compte londonien d’une agence du Crédit suisse. Selon l’accusation, la fraude leur aurait permis de détourner jusqu’à 1,5 milliard de dollars.
La Rédaction