Malgré les critiques de l’opposition et de la population de ce pays touché par une forte inflation, le président William Ruto a promulgué une loi de finances controversée ce lundi 26 juin.
En fait, cette loi instaure plusieurs nouvelles taxes. « Le président Ruto a approuvé la loi de finances », a indiqué la présidence kényane dans un message transmis aux médias, accompagné de photos du chef de l’État apposant sa signature.
Voté la semaine dernière par le parlement, ce texte prévoit notamment une hausse de la TVA sur les carburants de 8 à 16 %, ainsi qu’un prélèvement impopulaire sur les salaires afin de financer un programme de logement à bas prix. Initialement prévu à 3%, il a été réduit à 1,5%.
Suite au mécontentement provoqué par le texte, certaines dispositions initiales du budget, comme une taxe sur les produits de beauté, ont été retirées.
Entraînée par le vétéran Raila Odinga, l’opposition accuse le président Ruto de renier ses promesses de campagne alors qu’il s’était présenté comme le défenseur des déshérités en s’engageant à améliorer leurs conditions de vie.
« Notre position reste que le projet de loi est une erreur et une expérimentation que les Kényans peuvent difficilement se permettre », a déclaré Dennis Onyango, porte-parole de Raila Odinga, à l’AFP.
Locomotive économique d’Afrique de l’Est d’environ 53 millions d’habitants, le Kenya fait également face à une forte inflation (+8% sur un an en mai) et une sécheresse historique. La croissance a plafonné à 4,8% en 2022, bien loin des 7,6% atteint en 2021.
Et, la dette publique kényane culmine à 65 milliards d’euros, soit environ 67 % du produit intérieur brut, et son remboursement devient de plus en plus compensé avec la dépréciation continue du shilling.
Élu en août 2022, le gouvernement de William Ruto, vise, à travers ce nouveau projet, renflouer les caisses de l’État, lourdement endetté notamment par les grands projets d’infrastructure de son prédécesseur Uhuru Kenyatta, dont il fut le vice-président.
Mervedie Mikanu