Mardi 7 novembre, au moins douze civils ont été tués par des frappes de drones sur Kidal, où l’armée et la rébellion à dominance touareg s’affrontent dans le nord du Mali.
Selon les sources locales, des frappes des drones ont eu lieu, notamment sur une base libérée quelques jours par une mission de maintien de la paix des Nations Unies.
Ahamoudane Ag Ikmasse, responsable local, cité par Reuters, confie qu’un des drones est tombé près d’une école, alors que le deuxième près d’un aérodrome et a touché des civils. Le troisième a raté sa cible, raconte-t-il.
Mais, un porte-parole du mouvement rebelle, le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) a fait état d’au moins vingt morts. « Il y a eu trois frappes de drones sur l’ancienne base de l’ONU et une a touché un groupe d’enfants qui ramassaient des objets dans le camp », a déclaré Elmaouloud Ramadane, porte-parole du CSP-PSD.
Dans un communiqué, l’armée malienne affirme avoir mené des frappes sur le camp de Kidal et « neutralisé » plusieurs camionnettes appartenant à des « terroristes ».
Au Mali, ces frappes semblent être le premier signe d’un conflit à Kidal. Un bastion des rebelles touareg, depuis le départ précipité de l’ONU le 31 octobre dernier, dans le cadre de son retrait plus large du pays.
D’après des experts en sécurité, cité par Reuters, la région pourrait désormais devenir l’épicentre d’une guerre pour le nord pendant que les rebelles et l’armée cherchent à prendre les zones libérées par l’ONU, déstabilisant ainsi davantage le Mali, déjà en proie à la menace djihadiste de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI).
Josaphat Mayi