Depuis l’abrogation par les militaires au pouvoir au Niger d’une loi criminalisant le trafic illicite de migrants, les flux migratoires vers la Libye et l’Algérie ont significativement augmenté, selon un rapport de l’Organisation internationale des migrations (OIM).
Ce document indique que les flux migratoires ont progressé de manière générale depuis décembre 2023. Dans le nord du Niger, passage des migrants subsahariens en route vers la Libye, l’Algérie ou l’Europe, les flux transfrontaliers ont augmenté de 50% et les flux sortants depuis le Niger de 69%.
Les principaux groupes observés sont les Nigériens, les Nigérians, les Tchadiens et les Maliens. Les Nigériens pratiquent une migration dite « circulaire » entre le Niger et les pays du Maghreb à la recherche d’opportunités économiques, tandis que d’autres nationalités se dirigent vers les frontières de l’Europe.
La loi de 2015 avait fait du Niger un partenaire clé de la politique migratoire de l’Union européenne, mais suite au coup d’État ayant renversé le président élu en juillet dernier, l’UE a suspendu sa coopération avec le pays.
Le transport de migrants est un pilier de l’économie du nord du Niger depuis des décennies, une région devenue un couloir de trafics transsahariens. L’abrogation de la loi a été justifiée par les militaires au pouvoir comme étant contraire aux intérêts du Niger et de ses citoyens, suscitant un accueil favorable de la part des habitants de la région.
Ben Tshokuta