A l’occasion de l’un an de son arrivée au pouvoir à la faveur d’un putsch,l es général Abdourahamane Tiani, chef de la junte militaire, salue la marche vers « la souveraineté pleine et entière est inexorable ».
L’homme fort de Niamey veut rester droit dans ses bottes. Depuis son arrivée au pouvoir, il a tourné le dos à la France. Puis, il a retiré le Niger de la Cédéao, en adhérant à l’Alliance des États du Sahel (AES). Pour lui, le Niger ne se laissera plus dicter sa conduite par les puissances étrangères. Visiblement, il fait référence à la demande de la France pour la « libération inconditionnelle et immédiate » du président élu Mohamed Bazoum, toujours détenu dans sa résidence.
Il affirme la volonté du pays de rompre avec l’ordre néocolonialiste et d’établir des partenariats équitables avec tous les acteurs internationaux, sans exclusive.
La junte a tourné le dos à la France, chassant ses soldats engagés dans la lutte antidjihadiste fin 2023. Les soldats américains suivront prochainement, quittant leur base de drones à Agadez d’ici début août. Niamey s’est rapprochée d’autres partenaires, notamment l’Iran, la Turquie et la Russie, qui a envoyé des instructeurs militaires en avril et mai dernier.
Le général Tiani fait aussi état de la montée en puissance de l’armée nigérienne dans la lutte contre les groupes djihadistes, affiliés à l’État islamique et Al-Qaïda, actifs dans l’ouest et le sud-est.
Mais à la veille de la célébration de l’an un du coup d’Etat, Human Rights Watch, Amnesty et la Fédération internationale pour les droits humains ont alerté sur la « chute libre » des droits humains au Niger depuis l’arrivée au pouvoir de la junte.
Le discours de chef de l’Etat nigérian intervient dans un contexte de conflit armé entre la force armée nigérienne (FAN) et les groupes armés des djihadistes notamment dans la zone de Tillabéri (ouest), où les embuscades et affrontements sanglants ont fait ces dernières semaines plusieurs dizaines de morts dans les deux camps.
Malgré un important déploiement militaire, les attaques djihadistes se poursuivent.
Ephraïm Kafuti