Le Front patriotique pour la libération (FPL), rébellion contre la junte militaire, a, dans un communiqué publié lundi 17 juin, revendiqué l’attaque d’une partie d’un pipeline transportant du pétrole brut vers le Bénin.
« Dans la nuit du 16 juin, le Front patriotique de libération a mis sa menace à exécution en désactivant une section importante du pipeline, en guise de premier avertissement à la junte à Niamey », rapporte le communiqué de mouvement rebelle, qui pour la libération du dirigeant démocratiquement élu au Niger.
En fait, ce pipeline est géré par Wapco et China National Petroleum Corporation, deux sociétés chinoises. Mahamoud Sallah, leader de ce mouvement rebelle, demande à ces entreprises de cesser de financer le régime militaire du Niger.
Pour lui, ces sociétés doivent annuler le prêt de 400 millions Usd promis aux autorités nigériennes. « A défaut, toutes les installations pétrolières seront paralysées lors des prochaines opérations », a déclaré M. Sallah.
Pourtant, ce pipeline long de 2000 km (1240 milles) est vital pour les économies du Niger et du Bénin. Mais, ce dossier est au cœur de la brouille entre Niamey et Cotonou. Le 12 juin, six soldats nigériens assurant la sécurité ont été tués lors de la première attaque contre le pipeline par des « bandits armés » dans le sud, selon l’armée nigérienne.
Depuis le coup d’État, les relations entre le Bénin et le Niger se sont dégradées. Niamey refuse toujours de rouvrir sa frontière, alors que le président Patrice Talon a fait de la réouverture de la frontière une condition pour le chargement du pétrole Seme-Kpodji.
Les deux Etats s’accusent mutuellement ces dernières semaines. Niamey refuse toujours de rouvrir sa frontière avec son voisin qu’il accuse d’avoir « violé les accords » en empêchant ses responsables d’accéder au chargement de brut au port. Pour le Niger, cela doit s’effectuer en présence des responsables béninois, nigériens et chinois.
Le Bénin a condamné trois ressortissants à dix-huit mois de prison avec sursis pour s’être illégalement sur le site en utilisant de faux badges Wapco. De son côté, le Niger accuse Cotonou d’héberger des « bases françaises » dans le nord du pays, dans le but « d’entraîner des terroristes ». Des accusations que les autorités béninoises rejettent.
Trésor Mutombo