Le désespoir s’est accru vendredi alors que les sauveteurs nigérians travaillaient à la main pour dégager une vingtaine de mineurs piégés, craignant qu’ils ne survivent pas après quatre jours ensevelis dans une fosse effondrée.
Au moins une personne a été tuée et six autres ont été grièvement blessées après l’effondrement de la mine lundi suite à des pluies torrentielles, ont annoncé les autorités plus tôt cette semaine.
Ibrahim Audu Husseini, porte-parole de l’agence humanitaire SEMA dans l’Etat du centre du Niger, a déclaré vendredi à l’AFP que l’opération de sauvetage s’avérait « délicate et plus difficile que prévu ».
Il a expliqué que les ouvriers devaient utiliser des burins et des marteaux pour atteindre les mineurs coincés en raison du manque d’équipement sur le site, situé dans un district reculé en proie à des gangs lourdement armés. Husseini a prévenu qu’il y avait des signes indiquant que les mineurs n’auraient peut-être pas survécu à l’effondrement.
« L’odeur de l’eau qui s’échappe de la fosse est devenue nauséabonde, ce qui fait craindre le pire », a-t-il déclaré. « Nous ne pouvons pas conclure que les mineurs piégés sont morts car aucun cadavre n’a été retrouvé, mais l’odeur nauséabonde de l’eau dans la fosse déclenche une alarme ».
Le nombre exact de mineurs piégés n’est pas clair et les responsables ont donné des versions contradictoires. Mercredi, le SEMA a indiqué qu’il y en avait plus d’une trentaine, tandis que jeudi la police a indiqué à l’AFP qu’un ingénieur sur place avait « confirmé que 20 personnes étaient piégées », ajoutant qu’une enquête avait été ouverte.
Le porte-parole de la SEMA, Husseini, a déclaré que « le gouvernement ne dispose pas de l’équipement nécessaire pour creuser la fosse ». Il a expliqué que des rochers étaient tombés et avaient recouvert la mine lors des fortes pluies.
Les ouvriers utilisaient habituellement de la dynamite pour briser la roche, a-t-il expliqué, mais ils avaient exclu cette possibilité car ils prenaient « le plus grand soin de ne pas mettre en danger la vie des personnes piégées ».
« C’est un processus manuel et fastidieux qui demande de la patience et du soin », a-t-il déclaré. Des minéraux tels que l’or, la tantalite et le lithium sont extraits dans la région. Shiroro est l’un des nombreux districts de l’État du Niger terrorisés par des bandits, qui attaquent des villages isolés du nord-ouest et du centre du Nigeria pour piller et kidnapper les habitants contre rançon.
Six personnes ont été kidnappées dans la région dimanche et 20 autres à proximité mardi, selon le SEMA. L’année dernière, le gouvernement de l’État du Niger a interdit les activités minières à Shiroro et dans d’autres districts en raison de problèmes d’insécurité et de sécurité.
Mais les mineurs artisanaux ont continué à opérer, cherchant à collecter des fonds pour acheter de la nourriture et des produits de première nécessité après que des raids de bandits aient forcé de nombreuses personnes à quitter leurs maisons et leurs fermes.
AFP/Sahutiafrica