Vendredi 3 novembre, le principal syndicat du Nigeria a menacé de déclencher une grève après l’agression de Joe Ajaero, son dirigeant.
Il a été agressé lors d’un rassemblement. Ce qui a suscité un tollé dans le pays. Le Congrès du travail du Nigéria (NLC) affirme que les autorités de l’État d’Imo, dans le sud-est du Nigeria, ont organisé « l’attaque pour étouffer les manifestations concernant les droits des travailleurs ».
En fait, Joe Ajaero a été grièvement blessé lorsque la police et un groupe de « voyous » ont agressé le dirigeant syndical, l’ont mis dans une camionnette et l’ont brièvement détenu.
D’après cette organisation, le dirigeant syndical a été transporté dans un hôpital de la police et soigné au Centre médical fédéral de la ville. Depuis, il a partagé des photos montrant M. Ajaero avec un visage meurtri et une minerve.
Mais, la police a nié d’avoir arrêté M. Ajaero. Elle affirme de l’avoir placé « en garde à vue » pour le protéger d’une attaque de la foule, en précisant que la manifestation avait été interdite.
Le gouverneur de l’État a, à son tour, déclaré aux médias de la place que l’agression était une « vilaine coïncidence » et a accusé Joe Ajaero de s’ingérer dans la politique locale.
Mercredi dernier, le NLC, un groupe de coordination des syndicats, avait prévu une manifestation à Owerri, la capitale de l’État d’Imo, pour dénoncer le non-paiement des salaires, des retraites depuis 44 mois et la violation de d’autres droits du travail, selon Benson Upah, son porte-parole, cité par l’AFP.
Au Nigeria, le NLC et l’autre principal mouvement syndical, le Congrès des syndicats (TUC) sont en pourparlers avec le gouvernement au sujet des récentes réformes qui ont entraîné une forte augmentation des prix du carburant et des denrées alimentaires.
Dans une déclaration commune publiée vendredi, ils ont indiqué qu’ils « ne vont plus garantir la paix sociale au Nigeria » à partir de mercredi de la semaine prochaine, si le gouvernement ne répond pas à ses exigences parmi lesquelles la démission des responsables de la police. Car, selon eux, des policiers avaient attaqué Joe Ajaero après la répression de la manifestation.
« Nous craignons qu’il soit devenu criminel pour les travailleurs du Nigeria de se rassembler pour une manifestation pacifique », ont-ils déclaré.
Les récentes grèves ont connu un taux de participation mitigé au Nigeria. Le mois dernier, les syndicats ont convenu d’annuler une grève prévue pour protester contre la hausse du coût de la vie, après que le gouvernement a proposé un ensemble des mesures, visant à atténuer l’impact de ses réformes économiques.
Josaphat Mayi