Le camp de déplacés de Zamzam au Darfour a été la cible de frappes aériennes dimanche soir, selon un communiqué de Médecin sans frontière publié lundi 5 août.
Bien avant, cette organisation a indiqué que le conflit au Soudan a plongé ce camp dans la famine. L’armée, seul maître des airs, a pilonné avec « des avions de chasse » ce camp de la région du Darfour (ouest) dans lequel résident entre 300.000 et 500.000 déplacés, à de son côté indiqué la Coordination générale pour les réfugiés et les déplacés du Darfour.
Parmi ces déplacés, beaucoup ont fui les combats particulièrement violents qui secouaient la ville voisine d’el-Facher, la capitale de l’Etat du Darfour-Nord et seule grande ville de cette vaste région de l’ouest du Soudan à échapper au contrôle des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée.
Les frappes de dimanche ont « béni quatre enfants et détruit 20 maisons », précise la Coordination qui mentionne « un état de panique dans le camp ». Elles interviennent quelques jours à peine après qu’un rapport appuyé par l’ONU a déclaré « la famine » dans le camp.
Le niveau le plus élevé du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), celui de « la famine, a été atteint au mois de juillet dans le camp de Zamzam », a indiqué dans son rapport l’organisme sur lequel se basent les agences de l’ONU.
« Les principaux facteurs de la famine dans le camp de Zamzam sont le conflit et le manque d’accès à l’aide humanitaire », selon la même source. Une guerre oppose depuis avril 2023 à l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, pour avoir visé des civils et bloqué l’aide humanitaire dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon les Nations unies.
Alors que le pays est plongé dans « l’une des pires crises humanitaires de mémoire récente » selon l’ONU, la grande majorité des opérations humanitaires ont été interrompues.
AFP/Sahutiafrica