Des hommes armés ont tué sept soldats béninois lors d’une attaque dans le parc national de la Pendjari, dans le nord du pays, près de la frontière avec le Burkina Faso, ont indiqué mercredi des sources sécuritaires.
Les sources n’ont pas identifié les hommes armés, mais l’attaque de mardi est la dernière en date dans une zone frontalière où le Bénin est confronté aux retombées croissantes du conflit jihadiste au Sahel et où opèrent également des gangs criminels et des passeurs.
« Les informations sur la perte de sept de nos compatriotes sont confirmées », a déclaré à l’AFP une source militaire, interrogée sur l’attaque. Une autre source sécuritaire a également confirmé l’attaque. Aucun groupe n’a immédiatement revendiqué la responsabilité et l’armée n’a pas encore fait de commentaire officiel.
Le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire, pays du golfe de Guinée d’Afrique de l’Ouest, se préparent tous aux conséquences des conflits djihadistes croissants au Sahel, à travers leurs frontières nord.
Le Bénin est frontalier du Burkina Faso et du Niger, où des djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique mènent des guerres. En mai, les troupes béninoises ont tué huit jihadistes présumés dans le nord-est du pays, près de la frontière avec le Niger.
Un coup d’État au Niger en juillet dernier a également entraîné le retrait des troupes françaises basées là-bas, renforçant les inquiétudes quant à l’aggravation de l’insécurité au Sahel.
Les autorités béninoises ont envoyé 3 000 soldats pour renforcer la frontière dans le cadre de l’opération Mirador visant à contrer les menaces. L’Union européenne a annoncé en avril qu’elle fournirait 50 millions d’euros (54 millions de dollars) pour aider les forces armées béninoises à lutter contre le terrorisme, notamment en leur fournissant des avions de reconnaissance et des drones.
Le gouvernement béninois commente rarement les violences à ses frontières, mais les responsables ont reconnu que depuis 2021, ils ont assisté à une vingtaine d’incursions.
Tensions frontalières
En mai 2019, deux ressortissants français en safari au Bénin avaient été enlevés dans le parc national de la Pendjari, l’une des dernières réserves fauniques d’Afrique de l’Ouest, qui s’étend au nord du Bénin sur 5 000 kilomètres le long de la frontière avec le Burkina Faso.
Leur guide béninois a été tué lors de leur enlèvement. Les deux hommes ont été libérés une semaine plus tard par les forces spéciales françaises en même temps qu’un Sud-Coréen et un Américain captifs depuis 28 jours.
Deux soldats français ont perdu la vie lors de l’opération. La frontière béninoise avec le Niger est également source de tensions, la frontière étant toujours fermée du côté du Niger.
Le président Patrice Talon a exhorté les dirigeants militaires du Niger à coopérer et à rouvrir leurs portes.
Le gouvernement du Togo voisin a déclaré avoir fait état de plus de 30 morts l’an dernier suite à des attaques « terroristes » dans le nord du pays, dans une rare déclaration sur la sécurité.
L’année dernière, le président Faure Gnassingbé avait également affirmé que les « djihadistes » avaient tué environ 140 personnes, dont une centaine de civils, depuis leurs premières attaques fin 2021.
AFP/Sahutiafrica