Le gouvernement botswanais veut accélérer un projet de loi sur la procédure pénale et les preuves. Cela va permettre aux autorités d’intercepter les communications et d’obliger les journalistes à divulguer leurs sources. C’est ce qu’ont dénoncé les organisations médiatiques du Botswana dans un communiqué vendredi 28 janvier. Elles affirment que le projet de loi sera accéléré par le Parlement et qu’il ne sera pas suffisamment examiné.
Selon les journalistes, ce projet de loi va étouffer la liberté de la presse, des syndicats et de la société civile. Et que s’il est promulgué, ses principaux objectifs seront l’interception des communications. Mais aussi la divulgation forcée d’informations aux services de renseignement de l’État et aux forces de l’ordre.
« En tant que médias, nous sommes inquiets des implications directes de cette loi sur le travail des journalistes, des syndicalistes et d’autres militants sociaux. La loi met en péril la liberté d’expression et rend les médias particulièrement vulnérables. Nous souhaitons souligner le point que le Botswana n’a pas de loi sur la liberté d’information. Et même sans le projet de loi actuel, cela seul est une mauvaise situation », peut-on lire dans le communiqué.
Les médias appellent le gouvernement à retirer le projet de loi. « Nous sommes d’avis que les questions délicates comme celle visée par ce projet de loi doivent faire l’objet d’une intense consultation publique avant même leur publication dans la Gazette. Ainsi, les organes des médias du Botswana sont choqués par l’attitude cavalière du gouvernement du Botswana sur des questions aussi sérieuses que les libertés fondamentales et les libertés civiles. Enfin, nous appelons à nouveau les députés et le président de l’État à faire preuve de conscience. Mais également à retirer le projet de loi », conclu le communiqué.
Le 12 janvier, Thomas Kagiso Mmusi, ministre botswanais de la Sécurité, a présenté le projet de loi sur la surveillance au Parlement. Le Botswana est largement considéré comme l’une des démocraties les plus stables d’Afrique bien qu’il soit dominé par un parti unique, le Parti démocratique du Botswana (Bdp), depuis l’indépendance en 1966. Cependant, les derniers développements rendent les médias, la société civile et les syndicalistes plus vulnérables, selon les organisations médiatiques.
Ali Maliki