Élu nouveau président du Botswana, Duma Boko est satisfait après la cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur, Mokgweetsi Masisi, lundi 4 novembre.
Pour lui, il s’agit d’une transition démocratique exemplaire sans drame, sans appréhension ou acrobaties. C’est à l’issue des élections qui ont détrôné le parti au pouvoir depuis 58 ans. Dans son discours, le nouveau président botswanais explique que la démocratie de son pays a démontré qu’elle était mûre.
« Le transfert du pouvoir s’est fait sans drame. Si nous étions dans d’autres pays, ces choses ne se seraient pas produites. Nous serions plongés dans des troubles civils, les sortants refusant d’accepter les résultats», a-t-il évoqué dans les bureaux de la présidence à Gaborone, vêtu en cravate rouge aux côtés de son précédent, Mokgweetsi Masisi.
Élu la semaine dernière dans le pays largement désertique d’Afrique australe, Duma Boko incarne une forme de renouveau, portée par son charisme d’orateur, et un style soigné à l’image de sa raie tracée à la tondeuse. Sur place, il endosse avec humilité que les responsabilités et attentes considérables, qui sont en jeu, dans le pays à l’économie en berne.
En fait, Mokgweetsi Masisi a, de son côté, souligné que la démocratie n’était pas une abstraction. D’après lui, son parti, au pouvoir depuis l’indépendance des Britanniques en 1966, doit désormais apprendre comment être une minorité d’opposition.
« Notre pays envoie un message au continent comme au reste du monde pour dire que la démocratie est vivante, en action. La responsabilité était énorme, car nous n’avions jamais connu de changement de régime auparavant» a-t-il insisté.
Au Botswana, Duma Boko, élu après le raz-de-marée de son parti aux élections aura mis trois décennies à déboulonner le parti au pouvoir depuis 1966. Il a succédé à Mokgweetsi Masisi, 63 ans, dans un passage de témoin aussi historique que pacifique.
Josaphat Mayi