Election présidentielle et législatives au Burkina-Faso ce dimanche 22 novembre. Smockey, rappeur burkinabè, tire la sonnette d’alarme sur les pratiques de corruption observées lors des élections dans plusieurs pays en Afrique. «Pourriture Noble» est nouveau single du rappeur mis en ligne sur YouTube, le 10 novembre. Dans une interview exclusive à Sahutiafrica.net, Smockey revient sur le sens de ce titre.
Sahuti Africa: Pourquoi avoir sorti «Pourriture noble» à la veille des élections au Burkina Faso?
Smockey : Ça tombe bien justement. C’est pendant les campagnes et la veille des élections qu’il faut appuyer là où ça fait mal. Ce n’est pas la première fois que je le fais. En 2005, j’avais sorti « Votez pour moi », c’était en pleine campagne électorale. Blaise Compaoré était encore au pouvoir. Et avec Christian, [Marc Christian Kaboré, actuel président burkinabé] c’est la même chose. La gabegie est toujours présente, donc il faut en parler. Moi je lutte pour que tous les acteurs politiques puissent entrer en compétition légalement. Les populations sont en droit de mériter le meilleur pour construire leur avenir. Elles ont le droit d’avoir des élites qui sont patriotes, qui ont une vision, qui ont le sens du sacrifice et qui travaillent dans l’intérêt des masses populaires.
Sahuti africa: Dans votre titre, vous comparez les politiques africains à une pourriture noble?
Smockey: Pas seulement les politiciens africains. Les politiciens, tout court, les élites qui gouvernent. Ceux qui prennent parole devant des populations, et même ceux qui dirigent les grandes institutions financières, etc. Je parle de toutes ces intelligences qui s’en mettent plein les poches. Précisément en période de campagne électorale, on remarque que le clientélisme repart de plus belle. Les achats de conscience profitent à qui dépensera le plus d’argent pour s’attirer les faveurs d’un futur électeur. Finalement les électeurs aussi jouent le jeu. On a donc les corrupteurs et les corrompus.
S.A: Pensez-vous que les élections au Burkina Faso apporteront des changements ?
Je constate avec beaucoup de plaisir qu’il y a beaucoup de jeunes et des femmes qui s’engagent, des nouveaux partis, de nouvelles tendances. Je crois que ceux qui iront voter le feront avec foi. Mais je ne suis pas demain, c’est le peuple burkinabè qui va voter.
Pour suivre le clip:
Propos recueillis par Benoit Kazim