Dimanche 28 septembre, le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la transition au Burkina Faso, a confirmé l’interpellation de six fonctionnaires ivoiriens pour avoir franchi la frontière.
« Chaque fois que quelqu’un franchit la frontière, mène des actions… ça c’est de l’espionnage. Donc c’est logique qu’on les arrête et qu’on les entende », a déclaré le chef de la junte dans les propos relayés par l’AFP.
Dans la foulée, il déplore la mort, en juillet dernier, de l’influenceur burkinabè, Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso. Ce dernier était détenu à l’Ecole de gendarmerie d’Abidjan pour « intelligence avec des agents d’un Etat étranger ». Le chef de la junte rappelle qu’avant les fonctionnaires de la Daara, des gendarmes ivoiriens avaient, en septembre 2023 et juin 2025, franchi la frontière du Burkina Faso. Ils avaient été arrêtés avant d’être libérés.
« Après la libération des gendarmes ivoiriens, nous espérions… qu’on libère nos frères civils innocents, mais un est mort dans une prison qui n’est pas conventionnelle », a indiqué le capitaine Traoré, affirmant que les autorités ivoiriennes n’ont pas encore approché celles du Burkina.
Et pourtant, la presse ivoirienne a, fin août, accusé les forces burkinabè d’avoir arrêté six agents de la Direction ivoirienne d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (Daara), en mission d’identification de réfugiés près de la frontière avec le Burkina. Selon cette source, ils avaient été conduits à Ouagadougou.
Ces arrestations illustrent le rapport tendu et orageux entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, qui partagent une frontière de près de 600 km poreuse et mal délimitée. Les relations entre Abidjan et Ouagadougou ne naviguent pas sur un long fleuve tranquille depuis l’arrivée d’Ibrahim Traoré au pouvoir. Le Burkina accuse son voisin de déstabilisation. Mais Abidjan a toujours balayé ces accusations d’un revers de la main.
La Rédaction

