La chute du président Christian Kaboré était prévisible au regard de la situation au Burkina Faso. C’est l’analyse faite par le professeur Koffi Kouakou, spécialiste des questions africaines. « Les gens sont fatigués de voir que le gouvernement du président Kaboré n’était pas responsable et ne pouvait pas répondre face au défi sécuritaire. C’étaient des signes très prévisibles, qui faisaient que les gens voulaient un changement. Les militaires ont profité dans cette situation pour prendre le pouvoir au Burkina Faso », a expliqué l’analyste à Sahutiafrica.
Selon lui, « il y avait des faiblesses du président Kaboré de réaliser les grands projets, surtout de sécuriser le nord du pays, où des terroristes tuent, kidnappent et incendient des maisons, en faisant des milliers de morts et plus d’un million de déplacés ».
« L’armée burkinabè n’avait pas les moyens de se défendre contre ces terroristes. Nous connaissons tous par les médias comment les militaires et des agents de sécurité burkinabè se sont fait tuer le mois dernier. Donc, il y a beaucoup de catastrophes terroristes », a dit Koffi Kouakou. L’analyste espère que « les militaires vont se repositionner un peu comme, ce qui se passe au Mali pour débattre à fond des questions de Constitution, du rôle de gouvernants et de leaders vis-à-vis du présent et du futur de ce pays africain ».
Lundi 24 janvier, le président Christian Kaboré a été déposé après un coup d’Etat par les militaires conduits par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo, chef de la junte. Il est toujours détenu dans un lieu secret à Ouagadougou. Le gouvernement et le parlement ont été dissouts. La Constitution suspendue. La junte militaire a tout de même promis de proposer un calendrier à un retour à l’ordre constitutionnel après les consultations avec de forces vives du Burkina Faso.
L’Union africaine et la Cédéao condamnent le putsch et appellent à la libération du président Kaboré. Pourtant, des scènes de liesses ont été observées à Ouagadougou, capitale burkinabè, après l’éviction de Christian Kaboré dont la lettre de démission en manuscrit a été diffusée à la chaîne nationale.
Joe Kashama