Le gouvernement burkinabè ne va pas écourter la période de transition de trois ans avant un retour des civils au pouvoir, comme ses voisins ouest-africains le lui avaient demandé, a affirmé Lionel Bilgo, porte-parole du gouvernement à l’AFP lundi 25 avril. Il indique que la priorité principale de la junte est de sécuriser le territoire burkinabè.
« Nous n’allons pas sacrifier nos efforts pour ramener la paix au Burkina Faso en courant derrière un calendrier intangible. Et le délai de la Cédéao ne tient pas du tout compte des réalités du terrain », a dit le porte-parole. Il souligne que les discussions se poursuivent avec la Cédéao et que le pays est prêt à entendre les remarques de l‘organisation sous-régionale.
Fin mars, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait donné au Burkina Faso jusqu’au 25 avril pour présenter un chronogramme (calendrier) acceptable de la transition sous peine de sanctions économiques et financières.
« Le Burkina Faso a toujours expliqué à la Cédéao que ce calendrier est un calendrier réfléchi et qui tient compte justement du défi majeur que nous avons et qui est le rétablissement de la sécurité », a ajouté Lionel Bilgo. Il rassure que si nous arrivons à le faire en dessous des trois années, nous organiserons des élections.
Le Burkina Faso est confronté à l’impasse djihadiste qui a précipité la chute du président Christian Kaboré le 24 janvier dernier. Depuis, le pays est dirigé par une junte militaire, sous l’égide du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, qui a promis d’endiguer la menace djihadiste.
Depuis 2015, le pays fait face à des attaques meurtrières des mouvements armés djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.
La Rédaction