« Les manifestations organisées par le mouvement Sauvons le Burkina depuis peu sont le résultat du constat amer fait par le peuple. Le gouvernement a abandonné la population, et c’est ce qui arrive quand on est fatigué d’un régime. Depuis un moment la population a pris ses responsabilités et demande aux dirigeants de jouer leur rôle au cas contraire de rendre le tablier », a déclaré Hermann Yaméogo, président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (Undd), dans un entretien à Sahutiafrica.
Il affirme que « l’opposition a donné l’ultimatum d’un mois au président Kaboré, au cas où la situation ne s’améliore pas, c’est son départ pur et simple qui sera exigé ». Pour lui, « les actuelles manifestations sont le résultat du ras-le-bol exprimé par la population ». Il appelle à un dialogue national pour une lutte efficace face à la menace des attaques djihadistes. Mais aussi réconcilier les Burkinabè. D’après lui, « les Burkinabè qui se sont exilés notamment Blaise Compaoré, ex-président déposé après une révolution populaire en 2014, doivent rentrer pour former un front commun face à cette crise sécuritaire ».
« Autrefois notre pays était le moins touché par le terrorisme dans la région, mais aujourd’hui nous sommes parmi les plus attaqués. Certains analystes disent même que Ouagadougou, la capitale, est encerclée. Les dirigeants doivent être sincères c’est ainsi qu’on parviendra à régler cette question de l’insécurité dans notre pays », a-t-il dit. « Aujourd’hui, notre pays est menacé, et dans une telle situation, ce sont de grandes mesures qui devraient être prises par exemple la déclaration de l’Etat d’urgence. Mais qu’a fait le pouvoir ? », s’est-il interrogé.
Il regrette que « le gouvernement burkinabè ait organisé le Fespaco pour envoyer une bonne image du pays, alors que tout le monde sait que le Burkina Faso est en pleine crise sécuritaire ». « Le gouvernement doit prendre ses responsabilités le plus vite possible au risque de connaître le même sort que d’autres régimes qui ont été chassés par le peuple », a lâché l’opposant.
Depuis lundi 15 novembre, les manifestations se multiplient au Burkina Faso après des récentes attaques, qui ont endeuillé le pays. Les manifestants exigent des mesures fortes contre cette menace djihadiste, qui secoue le pays depuis 2015. Et appellent à la démission du président Christian Kaboré.
Dinho Kazadi