Au Burkina Faso, la nomination du gouvernement de Lassina Zerbo, Premier ministre burkinabé, est une réponse aux contestations du président Christian Kaboré. C’est en fait ce que pense Siaka Coulibaly, analyste politique burkinabé. « Le chef de l’État, en nommant ce gouvernement, connaissait très bien les enjeux à savoir : la contestation populaire et politique de l’opposition. Ces contestations étaient allées jusqu’à demander sa démission », a expliqué l’analyste Siaka Coulibaly à Sahutiafrica.
D’après lui, le président Kaboré a apporté une certaine réponse à travers ce gouvernement. « En nommant un nouveau gouvernement, le chef de l’État avait à répondre à ces différentes contestations, aussi bien que dans l’image que va renvoyer ce gouvernement en termes de personnalités, qui y figurent. Mais aussi en termes de capacité à répondre aux différents défis qui se présentent au Burkina Faso à l’heure actuelle », a analysé Siaka Coulibaly.
Mercredi 15 décembre, Lassina Zerbo, Premier ministre, a promis que son gouvernement va apporter des solutions sur la situation sécuritaire durant ses trente premiers jours. « Les ministres en charge des Armées et de la Sécurité ont été interpellés. Il ne s’agit pas de présenter les problèmes, mais d’apporter les solutions. Nous allons discuter immédiatement avec les deux ministres, pour voir les propositions concrètes qui sont sur la table, pour répondre au besoin de nos militaires, gendarmes et paramilitaires qui sont sur le terrain », a dit Lassina Zerbo.
«La promesse de Lassina Zerbo doit être comprise comme une proposition»
L’analyste Siaka Coulibaly indique que cette promesse doit être « comprise comme une proposition de solution et non pas comme la fin définitive de l’insécurité au Burkina Faso », qui fait face à la montée de la menace djihadiste. Des attaques djihadistes ont fait de milliers de morts. Et plus d’un million de déplacés. L’attaque sanglante d’un détachement de la gendarmerie à Inata, qui a coûté la vie à près de cinquante-sept personnes dont cinquante-trois gendarmes, avait plongé le pays dans une crise. Des manifestations ont été organisées pour dénoncer l’inefficacité de la politique du gouvernement de Christophe Dabiré, ancien Premier ministre, dans la lutte anti-djihadiste.
« Comme on le sait, c’est un processus complexe qui touche plusieurs domaines de la vie du pays. C’est vrai que les aspects militaires sont en première ligne, mais il y a aussi des dimensions économique et culturelle. Il serait assez difficile de résorber l’ensemble de ces problèmes à six mois ou un an. Je pense que ce que le Premier ministre a voulu dire ce qu’en trente jours, il peut proposer dans cette durée une feuille de route de la nouvelle action qu’il va entreprendre pour tenter de résoudre la crise sécuritaire au Burkina Faso », a indiqué Siaka Coulibaly.
Trésor Mutombo