Au Burkina Faso, le Mouvement des droits de l’homme (MBDHP) a, dans un communiqué, exprimé son indignation contre les autorités militaires, qui réquisitionnent les critiques du pouvoir pour la lutte antijihadiste.
Selon cette association, ces citoyens appliquent un décret portant mobilisation générale adopté en avril. Le (MBDHP) indique que « c’est pour la énième fois d’apprendre que les autorités militaires procèdent à une réquisition massive ».
« Ces réquisitions opérées par le MPSR concernent, pour l’essentiel, des membres du collectif d’organisations syndicales et de la société civile ayant annoncé la tenue d’un meeting le 31 octobre dernier à la bourse du travail de Ouagadougou, ainsi que des journalistes, leaders d’opinion et hommes politiques, critiques sur la gestion actuelle des affaires de notre pays », a déploré le MBDHP dans son communiqué.
Une quinzaine de syndicats, réunis au sein de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B), avaient lancé un appel à se rassembler fin octobre pour dénoncer des « restrictions de libertés ». Une manifestation finalement interdite par la mairie de la capitale burkinabè, qui invoquait le « contexte sécuritaire », dans ce pays miné par les violences djihadistes.
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré avait signé en avril un décret de « mobilisation générale » d’une durée d’un an, permettant si besoin la réquisition des « jeunes de 18 ans et plus » pour lutter contre les djihadistes.
Raymond Nsimba