Au Burkina Faso, plus de 6.000 personnes ont été contraintes d’abandonner leurs maisons, leurs récoltes et leurs biens dans le sud du pays à cause des attaques djihadistes. Ils ont trouvé refuge à Tougbo, un village ivoirien, proche de la frontière burkinabè, où une dizaine de tentes de fortune avec des toits en tôle sont éparpillées dans la forêt.
« On a tout laissé derrière nous là-bas, notre riz, notre maïs. Nous n’avons plus rien ici. Pour avoir de quoi manger, c’est difficile », a déclaré Kadiatou Ouattara qui habite la cour à l’AFP.
Dans ce village, beaucoup de réfugiés confient être soulagés par la présence des militaires ivoiriens. « Là-bas, chez nous, il n’y a plus de militaires. Ici c’est rassurant de voir la présence des soldats à côté de nous », a expliqué Amadou.
Sur le campement, des hommes passent leur journée à fabriquer des briques en terre, dans l’espoir d’avoir bientôt un toit plus décent. « On aimerait bien construire une maison, avoir un champ, mais pour l’instant, on n’a pas d’autorisation », a regretté Amadou.
Une grande partie des réfugiés peut compter sur la solidarité des villageois, souvent des parents ou des proches, dans cette région où les mêmes familles habitent de part et d’autre de la frontière. « Tout laissé derrière nous », Yaya Ouattara, un cultivateur septuagénaire. Il a accueilli chez lui son neveu, ses épouses et leurs enfants ainsi que d’autres proches.
Mais les autorités locales qui enregistrent les réfugiés assurent que la plupart d’entre eux ont un toit. « Les relations sont bonnes, ce sont des familles qui se connaissent, seule la frontière les séparent. Les populations ont prévu de leur donner des lots pour cultiver la terre », a dit Issouf Dao, sous-préfet de la région.
D’après le Haut-commissariat aux Réfugiés de l’Onu (Hcr), les dons de nourriture ne suffisent plus face au nombre d’arrivées qui augmente quasiment chaque semaine.
Lundi 24 janvier, le président Christian Kaboré a été déchu de ses fonctions après un coup d’Etat des militaires conduits par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo, chef de la junte. Il est toujours détenu dans un lieu secret à Ouagadougou. Le gouvernement et le Parlement ont été dissous. La Constitution suspendue. La junte militaire a tout de même promis de proposer un calendrier à un retour à l’ordre constitutionnel après les consultations avec de forces vives du Burkina Faso.
La Rédaction/AFP