« Dans la lutte contre le terrorisme, il revient aux Burkinabé, et à eux seuls, de défendre leur patrie en danger. Avec bien sûr le soutien bienveillant de tous ceux qui voudront nous accompagner », a déclaré Apollinaire Kyelem de Tambèla, Premier ministre burkinabé devant l’Assemblée législative de transition ce samedi 19 novembre.
Il indique que l’essentiel des moyens du gouvernement sera orienté vers la sécurisation du territoire et des populations. « Une introspection s’impose. Nous essayerons, autant que possible, de diversifier nos relations de partenariat jusqu’à trouver la bonne formule pour les intérêts du Burkina Faso. Mais il ne sera pas question de nous laisser dominer par un partenaire, qui qu’il soit », a dit le chef du gouvernement de transition.
Quant à la politique étrangère, M. Kyelem de Tambèla, souligne que le Burkina Faso reste un pays ami pour tous les pays qui acceptent son amitié.
« Notre ambition est de renforcer les liens d’amitié avec tous les pays pour le bonheur des peuples qui ne cherchent qu’à mieux se connaître. Nous attendons cependant de chacun de nos partenaires qu’il soit loyal avec nous. Nous souhaitons donc une coopération sincère et franche. Nous pensons, peut-être à tort, que certains partenaires n’ont pas toujours été loyaux », a-t-il lâché.
Il pense que le terrorisme qui gangrène le pays depuis 2015, est traité dans l’indifférence, si ce n’est que la complicité de certains prétendus partenaires du Burkina Faso. « Le terrorisme qui nous a été imposé, et dont les failles de notre société a permis l’extension, a conduit beaucoup de nos frères et sœurs à abandonner leur terre, leur histoire, leur culture, leur famille pour se retrouver, dans le meilleur des cas, dans des centres d’accueil où ils survivent dans une situation de précarité extrême, dépendant des œuvres de charité. Le Burkina Faso compte actuellement environ deux millions de déplacés internes », a-t-il ajouté.
Le Burkina Faso, confronté à la montée de la menace djihadiste depuis 2015, a connu deux putschs en l’espace de huit mois. Le capitaine Ibrahim Traoré, qui a renversé le colonel Paul-Henri Damibi, lui-même putschiste, fait de la lutte contre la menace djihadiste, le recouvrement de l’intégrité territoriale, l’amélioration de la qualité de vie de la population et la refondation sociale ses priorités. Il s’est aussi engagé à respecter les engagements que le pays a appris avec la Cédéao pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Ali Maliki