Près de 1,7 million de personnes ont abandonné leurs habitations à la suite des attaques djihadistes au Burkina Faso depuis janvier 2019. C’est ce qu’ont rapporté plusieurs Ong, dont Médecins du monde et le Conseil norvégien des réfugiés dans un communiqué jeudi 10 mars. Pour le seul mois de janvier de cette année, près de 160.000 personnes ont été contraintes de fuir leurs localités.
Pourtant, au moins 237.000 personnes avaient été déplacées entre janvier et juillet 2021, selon les chiffres officiels. Ces organisations affirment aussi être inquiètes sur des difficultés que pourraient causer le conflit russo-ukrainien sur l’aide humanitaire au Burkina Faso.
« Certains donateurs ont déjà indiqué qu’ils allaient diminuer de 70% leurs financements afin de soutenir des opérations en Ukraine. Nous sommes très inquiets que cela devienne une tendance, rendant l’accès aux soins et aux services de base encore plus compliqués pour les déplacés internes au Burkina », indique Safia Torche, responsable de Médecins du monde au Burkina Faso, à l’AFP.
Depuis 2015, le Burkina Faso est sous la menace de la montée djihadiste. Une impasse qui a même précipité la chute de Christian Kaboré, ex-président évincé le 24 janvier dernier. Le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a pris le pouvoir, fait de la lutte contre la montée de la menace djihadiste sa priorité.
Joe Kashama