Mardi 22 mars, le Conseil constitutionnel a rejeté la demande de relaxer l’infraction d’attentat à la sûreté de l’État formulée par les avocats de la défense. Ces derniers jugeaient inconstitutionnel le chef d’accusation de leurs clients. C’était lors de la reprise du procès des assassins présumés de Thomas Sankara, ancien chef d’État burkinabè assassiné avec ses douze compagnons en 1987.
« Le débat a été tranché. Le Conseil Constitutionnel a rejeté la requête de l’avocat. Le procès a repris hier. Ce sont les avocats de la défense qui plaident actuellement », confie à Sahutiafrica Me Djammen Nzepa, avocat de la famille Sankara.
Mardi, le procès a repris avec les plaidoiries de la défense. Notamment celles de Me Issiaka Ouattara, avocat du médecin militaire Alidou Diebré, poursuivi pour « faux en écriture publique ». Il est accusé d’avoir établi le certificat de décès de Thomas Sankara avec la mention « mort naturelle ».
Me Ouattara affirme que son client « M. Diebré n’avait aucune intention coupable ». Et plaide pour la libération. C’est aussi la demande faite par Me Kopiho Moumouny, avocat de Kafando Hamadou, inculpé pour faux en écriture publique. M. Hamadou est accusé pour avoir « produit un autre certificat de décès avec la mention mort accidentelle ».
De son côté, Me Mamadou Coulibaly demande aux juges d’acquitter Albert Belemliga, son client poursuivi pour « complicité d’attentat à la sureté de l’État ». Il souhaite que son client soit tiré d’affaires. « Aucun témoin n’a mis en cause Albert Belemliga », indique Me Coulibaly.
Ouvert le 11 octobre dernier, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons s’est déroulé sans les deux principaux accusés. Il s’agit de l’ex-président Blaise Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire depuis son éviction en 2014 ainsi que de Hyacinthe Kafando, commandant à sa garde lors du coup d’État. Seul le général Gilbert Diéndéré, déjà condamné à 20 ans pour tentative de putsch en 2015, a comparu.
En février dernier, une peine de 30 ans de prison ferme avait été requise contre Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando pour « attentat à la sûreté de l’État, recel de cadavre et complicité d’assassinat » par le parquet militaire.
Dinho Kazadi