Vendredi 25 mars, le tribunal militaire de Ouagadougou, capitale burkinabè, a annoncé que le verdict dans le procès des assassins présumé du colonel Thomas Sankara, ancien président du Burkina Faso, sera rendu le mercredi 6 avril prochain. Mais les avocats du général Gilbert Diendéré plaident pour l’acquittement de leur client. Et appellent le tribunal de jouer un rôle historique qui crédibilisera davantage la justice du pays.
Le parquet reproche à l’accusé de s’être associé aux « criminels » en restant dans les rangs de l’armée. Et que l’abstention du chef militaire, alors responsable de la sécurité du conseil de l’entente, est un signe de sa complicité dans cet assassinat.
« S’il y a ce procès, c’est parce qu’on demande justice. C’est légitime, mais je profite de l’occasion pour inviter nos autorités à comprendre qu’il y a beaucoup d’autres victimes dont les ayant droits sont là. Si on ne s’occupe pas d’eux, on n’aura rien réglé, car après ce procès, les victimes du pouvoir du Conseil national de la révolution vont dire « Et nous ? ». Les victimes du Conseil du salut du peuple vont eux aussi demander justice. La justice classique ne pourra pas tout résoudre. Il faut que dans un souci de réconciliation l’on puisse trouver une solution », a dit Me Mathieu Somé, un des avocats du général Diendéré.
Ouvert le 11 octobre 2021, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons s’est déroulé sans les deux principaux accusés. Il s’agit de l’ex-président Blaise Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire depuis son éviction en 2014 ainsi que de Hyacinthe Kafando, commandant à sa garde lors du coup d’État. Seul le général Gilbert Diéndéré, déjà condamné à 20 ans pour tentative de putsch en 2015, a comparu.
Ali Maliki