A 34 ans, le capitaine Ibrahim Traoré, a été désigné président de la République du Burkina Faso. Et devient le plus jeune président au monde.
Selon une déclaration intitulée Acte fondamentale lue à la télévision nationale mercredi soir, le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) assure les fonctions de chef de l’Etat et de chef suprême des forces armées nationales. C’est en attendant la désignation d’un président de transition par des « Assises nationales ». Et le capitaine Ibrahim Traoré a, dans une interview à RFI, promis la tenue de ces assises avant la fin de l’année.
D’après l’Acte fondamentale, le MPSR est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l’Etat, du respect des traités et accords internationaux auxquels le Burkina Faso est partie en attendant la mise en place des organes de la transition. Ce document précise que la Constitution, suspendue après le putsch de vendredi, est rétablie et s’applique à l’exception de ses dispositions contraires à l’Acte fondamental.
Du vendredi 30 septembre au dimanche 2 octobre. Ouagadougou a passé le week-end dans l’incertitude. Les Burkinabé ont eu l’impression de revivre le scénario du 24 janvier lorsqu’un militaire en treillis, gilet pare-balles et béret rouge, entourés d’hommes cagoulés, apparaît à la télévision nationale pour annoncer la chute du colonel Paul-Henri Damiba, en exil au Togo. Sans effusion du sang.
Mais le capitaine Ibrahim Traoré, qui a promis de respecter le chronogramme de la Cédéao pour le retour à l’ordre constitutionnel, prend le pouvoir dans un contexte sécuritaire préoccupant. Le Burkina Faso, voisin du Mali et du Niger, fait face à la montée de la menace djihadiste de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI).
Trésor Mutombo