Aucun développement n’est possible dans un pays où il n’y a pas de justice. C’est ce qu’a rappelé Évariste Ndayishimiye, président burundais, aux juges de son pays. «Partout où je vais je reçois plus de 1.000 doléances contre la justice par jour, et je les trouve fondées», a déclaré le président Ndayishimiye dans les propos relayés par l’AFP. C’était au cours d’une réunion publique avec des magistrats mardi 24 août.
D’après lui, «c’est une honte» ce qui se passe en Ouganda. Il dénonce une situation qui empêche le développement économique de ce pays. «Les gens me disent : Excellence M. le président, notre problème c’est la justice. La pauvreté que nous vivons aujourd’hui, c’est à cause de la justice. Votre cause ne peut être entendue sans vendre votre chèvre, votre vache ou votre terre (pour soudoyer, ndlr)», a-t-il dit.
«Les investisseurs étrangers ne viennent plus au Burundi. Vous trouvez des stratagèmes pour les dépouiller de leur argent. Ils n’ont nulle part où se plaindre. Vous vous mettez en bande pour les escroquer et en même temps vous dites que vous voulez le développement pour notre pays», a indiqué le président burundais.
Selon Jérôme Mbonimpa, président du tribunal de Rumonge, les magistrats sont prêts à changer de comportement. Mais il appelle le président Évariste Ndayeshimiye à mettre «fin aux interférences de responsables politiques dans la justice».
Depuis sa prise des fonctions en 2020, Évariste Ndayishimiye a fait de la lutte contre la corruption une priorité. Mais le Burundi est classé parmi les dix États les plus corrompus par Amnesty international. Selon l’ONG Transparency International, ce pays africain occupe la 165e position sur 180 pays.
Trésor Mutombo