Opposant farouche au président Paul Biya, John Fru Ndi est mort à l’âge de 81 ans ce mardi 13 juin, selon le Front Social-Démocrate (SDF), son parti.
Le SDF rapporte que son président et fondateur a rendu l’âme peu avant minuit des suites d’une longue maladie.
Surnommé Chairman, John Fru Ndi a été candidat malheureux à la présidentielle à trois reprises : 1992, 2004 et 2011. A chaque fois, il a courbé l’échine face au président Paul Biya, qui dirige le pays depuis plus de 40 ans.
Le SDF est le premier parti d’opposition représenté à l’Assemblée nationale élue en 2020, avec cinq sièges, mais il en avait 18 dans la précédente législature.
Le natif de Baba II, une commune limitrophe de Bamenda, dans la région du Nord-ouest du Cameroun, a perdu de son influence ces dernières années face au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti présidentiel.
Déjà malade, M. Fru Ndi avait poussé son second Joshua Osih à candidater à la présidentielle de 2018. Mais c’est Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), qui était arrivé en deuxième position, reléguant le candidat SDF loin derrière, en quatrième position.
John Fru Ndi s’en va, laissant un parti qui navigue régulièrement sur les eaux troubles et en proie à des crises internes. Avant sa mort, l’opposant historique s’était même vu contester par une frange de ses cadres, qui l’accusait à tort ou à raison de s’être enrichi personnellement grâce au financement public des partis représentés à l’Assemblée nationale et de s’être fait acheter par le pouvoir soucieux d’amadouer l’opposant. Mais ses détracteurs n’ont toutefois pas apporté des preuves.
Mervedie Mikanu