Jean Bruno Tagne, journaliste et ancien directeur de campagne de Samuel Eto’o, fait le bilan à mi-parcours de sa gestion à la tête de la Fédération Camerounaise de football. Il publie le livre intitulé L’Arnaque, avec comme sous-titre, « Il voulait donner au football camerounais toute sa grandeur ».
Dans une interview exclusive à Sahutiafrica.net, le constat de Jean Bruno Tagne sur la gestion de Samuel Eto’o est sans appel. « Sa gestion est décevante au regard des attentes fondées sur sa présidence », affirme le journaliste qui a été proche de l’ancien capitaine des Loins Indomptables pour son élection à la tête de la Fecafoot.
« Il est arrivé, porté par une vague populaire sans précédent. On pensait qu’il allait transformer la Fecafoot comme il avait brillé sur les terrains de football. Aujourd’hui on tombe de haut en se rendant compte qu’il a été un excellent joueur de football. Mais comme Président de la Fédération, c’est-à-dire comme manager, il devrait encore faire ses classes », insiste Jean Bruno Tagne.
Samuel Eto’o est élu à la tête de la Fédération camerounaise de football le 11 décembre 2021. Quelques mois après son arrivée, il veut changer la durée de son mandat à la tête de cette institution de 4 à 7 ans. La tentative ne passe pas. Il est rappelé à l’ordre et cela laisse un mauvais goût auprès du journaliste Jean Bruno Tagne qui suit les Lions Indomptables depuis des longues années. « Cette forfaiture de Eto’o n’est pas passée. En fait, on pensait qu’il avait gagné en maturité depuis qu’il avait quitté les terrains de football. Sauf que sa nature belliqueuse, clivante, autoritaire et tyrannique l’on rattrapée. Aujourd’hui, le monde du football camerounais est divisé », déplore l’analyste.
Samuel Eto’o n’a pas atteint ses objectifs
À mi-mandat, Jean Bruno Tagne arrive à la conclusion selon laquelle « Samuel Eto’o n’a pas réalisé même 20% de qu’il avait promis. Deux ans après son arrivée à la tête de la Fédération camerounaise de football, il ne prend pas la bonne direction pour atteindre ses objectifs et réaliser quelques promesses de campagne avant son élection ».
L’actuel président de la Fecafoot avait promis notamment de finaliser la construction du siège de la fédération. Un bâtiment dont la construction commencée n’a jamais pu être terminée. « Il l’avait promis début 2023. Nous sommes à la fin de l’année, il n’est jamais passé par là. Il n’y a même pas mis les pieds », pointe le journaliste.
À son arrivée à la tête de la Fédération, Samuel Eto’o voulait faire profiter de son aura le football camerounais notamment en ramenant des équipementiers de qualité et de drainer de l’argent avec ses relations et son carnet d’adresse dans les milieux du football.
« Il avait signé un contrat avec un équipementier assez obscur qui s’appelle One All Sport pour remplacer le Coq Sportif. A l’époque, il prétendait que c’était le contrat le plus juteux jamais signé par la fédération camerounaise de football. Faux. Le contrat avec Puma signé par l’un des anciens présidents était beaucoup plus juteux », note le journaliste Jean Bruno Tagne.
En gros, les promesses d’une gouvernance vertueuse à la Samuel Eto’o est loin du compte. « Aujourd’hui, les acteurs du football, les présidents des clubs au Cameroun sont les premier à se plaindre d’une certaine opacité qui règne dans la gestion des fonds de la Fecafoot. Il voulait révolutionner le football local en le rendant compétitif. Il y a quelques balbutiement terni suite à des soupçons de match truqués où lui même est cité », déplore le journaliste.
Il est auteur de plusieurs livres sur le football camerounais. Son dernier livre fait un bilan peu reluisant.
Alimasi Kambale