En Centrafrique, le décret du président Archange Touadéra créant un comité chargé de rédiger une Constitution a été annulé. Telle a tranché la Cour constitutionnelle ce vendredi 23 septembre.
Cette institution juge ce décret « inconstitutionnel ». « La révision de la Constitution ne peut être opérée qu’après la mise en place du Sénat, qui n’est pas institué en Centrafrique », indique l’arrêt de la Cour.
Cette décision fait suite à la saisine du Bloc républicain pour la défense de la Constitution. Cette coalition d’opposition redoutait qu’une nouvelle loi fondamentale autorise le président Touadéra, élu pour un second mandat en 2020, à briguer un troisième mandat.
« La Cour Constitutionnelle de la RCA vient de sauver la démocratie », a réagi Me Crépin Mboli-Goumba, membre du Bloc républicain, sur Twitter après la décision. Pour lui, une page se tourne. « Une autre doit commencer », a-t-il tweeté.
Mercredi 14 septembre, le président Faustin Archange Touadéra avait pourtant installé le comité chargé de rédiger la nouvelle Constitution controversée. Il s’agit d’un comité de rédaction composé d’une cinquantaine de personnalités, mais l’église catholique et l’opposition refusent d’y participer.
Si l’opposition crie à la victoire, le camp présidentiel accepte la décision sans être inquièt, selon Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président Touadéra, cité par l’AFP. « Un coup d’Etat constitutionnel est toujours possible », croit-il.
Des gendarmes, policiers et des membres de la mission de maintien de la paix de Nations unies en Centrafrique (Minusca) déployées. Ce vendredi matin, le dispositif sécuritaire a été renforcé aux alentours du siège de la Cour Constitutionnelle, a rapporté l’AFP. Il y a quelques semaines ce siège de la juridiction suprême a été ciblées par des manifestations hostiles de structures du camp présidentiel.
Trésor Mutombo