Le gouvernement éthiopien rejette l’appel des experts des droits de l’homme pour une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU (CSNU) et prévient qu’il verrouille toutes les portes de la coopération. L’annonce a été faite par le ministère éthiopien des Affaires étrangères ce vendredi 9 septembre.
Addis-Abeba accuse la commission d’avoir armé les droits de l’homme à des fins de pression politique. « La commission n’a aucune compétence ni appréciation correcte du conflit déclenché par le TPLF en violation de la trêve humanitaire. La commission ne peut pas s’arroger le mandat de se prononcer sur des questions de menace à la paix et à la sécurité », a noté le communiqué du ministère.
Le ministère fustige la commission pour avoir fait preuve d’un comportement imprudent. « Tout en rejetant la déclaration faite par la Commission, le ministère tient à réitérer l’engagement du gouvernement éthiopien à continuer de respecter et de faire respecter les droits de l’homme et à traduire les auteurs de violations en justice », a ajouté le communiqué.
Récemment, les membres de la commission internationale d’experts des droits de l’homme ont appelé le Conseil de sécurité à maintenir la situation en Éthiopie et dans la Corne de l’Afrique à son ordre du jour « compte tenu de la gravité de la situation ».
Alors que les combats ont repris le 24 août après une trêve de cinq mois, les rebelles tigréens ont proposé une trêve sous condition. La reprise de combats a totalement interrompu l’aide humanitaire dans le nord de l’Éthiopie.
Ce conflit sanglant a éclaté, en novembre 2020, quand Abiy Ahmed, Premier ministre, a envoyé l’armée au Tigré déloger les autorités dissidentes de la région, les accusant d’avoir attaqué des bases militaires.
Ali Maliki