Près de vingt militaires soudanais ont été tués dans des affrontements avec des soldats éthiopiens à Al-Fashaga, région située près d’une frontière contestée entre le Soudan et l’Ethiopie. C’est ce qu’ont rapporté les sources sécuritaires dimanche 28 novembre. Cette zone est disputée entre les deux pays depuis plus d’un siècle. Mais le gouvernement éthiopien n’a pas émis de commentaires quant à ce.
« Les forces soudanaises ont traversé samedi la rivière Atbara dans la région d’al-Fashaga en réponse aux bombardements. Et sont tombées dans une embuscade. Mais les forces soudanaises sont désormais massées sur les berges du fleuve », a déclaré Alrasheed Ali, membre de la commission des frontières de Gadaref, dans les propos relayés par Bloomberg. Il affirme que la situation est très tendue.
Samedi 27 novembre, l’armée soudanaise a annoncé avoir repoussé une tentative d’incursion de l’armée éthiopienne sur son territoire. Et Addis-Abeba a nié toute incursion en territoire soudanais. « Nos forces qui protègent les récoltes dans la région d’Al-Fashaga près de Barakat Nourein ont subi une attaque de l’armée et de milices éthiopiennes. Ces dernières visaient à intimider les agriculteurs et saboter la saison des récoltes. Les soldats soudanais ont essuyé d’importantes pertes humaines et matérielles », a indiqué le communiqué de l’armée soudanaise.
En 2008, un accord a permis aux paysans de deux pays de cultiver cette zone fertile. Mais elle dépendait administrativement du Soudan. Le 4 novembre 2020, un conflit armé entre le gouvernement éthiopien et les autorités régionales du Tigré, conflit qui a poussé des milliers d’Ethiopiens à se réfugier au Soudan.
Ce heurt militaire à Al-Fashaga peut aggraver la dispute entre l’Éthiopie, d’une part, le Soudan et l’Égypte, de l’autre, au sujet du barrage éthiopien Grand Renaissance (Gerd). Le Caire et Khartoum sont opposés à sa mise en service, par crainte d’une baisse du niveau du Nil sur leur territoire. Et Addis-Abeba estime avoir le droit de fournir ses 85 millions d’habitants en électricité sur le principal affluent du Nil.
Ali Maliki