Aménagés par le gouvernement ivoirien pour accueillir les réfugiés fuyant les violences djihadistes au Burkina Faso, les deux sites de transit vont être opérationnels à la fin du mois, a annoncé lundi le représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Côte d’Ivoire.
Au total, les deux sites, financés à 100% par le gouvernement ivoirien et situés à Ouangolodougou (nord) et Bouna (nord-est), près de la frontière avec le Burkina, pourraient accueillir environ 10.000 personnes. Construits en deux mois, ces sites devraient recevoir les premiers réfugiés à la fin de ce mois.
« Les réfugiés sont parvenus à arriver. Malheureusement, les chiffres augmentent. À partir du mois de mars, nous avons enregistré des arrivées plus soutenues », a précisé Kysma Sylla, lors d’une conférence de presse à Abidjan lundi, à la veille de la Journée mondiale des réfugiés.
« Certains d’entre eux ont été accueillis par des proches ou des parents dans cette région où les mêmes familles habitent parfois de part et d’autre des 620 km de frontière qui séparent les deux pays », a-t-il ajouté.
Les réfugiés fuient les attaques jihadistes meurtrières qui touchent le Burkina Faso depuis 2015 et sont parfois perpétrées à quelques kilomètres seulement du nord ivoirien.
Imputées aux groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique, elles s’intensifient depuis plusieurs mois et ont fait en tout plus de 10.000 morts, civils et militaires, au Burkina, selon des ONG.
Le HCR a enregistré initialement 15.835 demandeurs d’asile, venant presque exclusivement du Burkina Faso, mais estime le nombre total d’arrivées à plus de 27.000. Ce nombre a bondi en un an et demi. En février de l’année dernière, le HCR en dénombrait 7.000.
Mervedie Mikanu