Jeudi 26 janvier, le gouvernement gambien a annoncé avoir disculpé trois soldats parmi les huit accusés d’être mêlés à une tentative de coup d’Etat présumée en décembre.
Ces trois soldats ont été libérés après avoir été blanchis mercredi, affirme un communiqué du gouvernement.
Ces quatre derniers et les trois soldats blanchis avaient été inculpés par un tribunal début janvier mais l’affaire avait été transférée à une haute cour. Ils avaient été arrêtés à des dates différentes.
Un autre soldat a pris « le large », a dit le gouvernement gambien, ajoutant que ce militaire en fuite est recherché par Interpol.
Par ailleurs, un ancien ministre des Affaires présidentielles de l’ex-dictateur Yahya Jammeh, arrêté le 21 décembre, jour de l’annonce du coup d’Etat, a été libéré sans condition le 30 décembre, selon son avocat.
Momodou Sabally, l’un des responsables du principal parti d’opposition, le Parti démocratique unifié (UDP), était détenu après être apparu dans une vidéo suggérant que le président sera renversé avant les prochaines élections locales.
Les autorités de ce petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest quasiment enclavé dans le Sénégal avaient affirmé le 21 décembre avoir déjoué un coup d’Etat la veille.
« Ses auteurs avaient prévu d’arrêter des hauts responsables du gouvernement et de les utiliser comme otages pour empêcher toute intervention étrangère », avait assuré à la presse Abubakarr Suleiman Jeng, le conseiller à la sécurité nationale.
« Ils avaient également l’intention de retirer (de leurs fonctions) tous les officiers supérieurs de l’armée à partir du grade de major et au-dessus, ainsi que de restructurer les forces armées gambiennes », avait-il poursuivi.
La Gambie reste une démocratie fragile, encore marquée par une dictature de 22 ans qui s’est achevée en 2016.
Une commission d’enquête, qui doit rendre son rapport dans un mois, y a été créée le 27 décembre pour faire la lumière sur cette tentative de putsch présumée, la dernière en date en Afrique de l’Ouest depuis 2020, après deux putschs réussis au Mali et au Burkina Faso, un autre en Guinée, et une tentative en Guinée-Bissau.
Réunis en sommet début décembre à Abuja, au Nigeria, les dirigeants des États membres de l’organisation régionale, dont fait partie la Gambie, ont décidé la création d’une force régionale vouée à intervenir en cas de putsch, s’inquiétant d’un effet de contagion des coups d’État.
AFP/Sahutiafrica