Francois Balloux, directeur de l’institut de génétique de l’University College de Londres trouve fou l’annonce de la Russie d’avoir développé un vaccin contre le coronavirus.
Vladimir Poutine, président de la Russie a annoncé mardi 11 août “pour la première fois au monde, un vaccin contre le coronavirus a été enregistré. Je sais qu’il est assez efficace, et qu’il donne une immunité durable”. Il s’est félicité de la mise au point de ce vaccin par les Russes, alors qu’une course des laboratoires et chercheurs est lancée depuis le début de la pandémie du coronavirus pour la mise au point d’un vaccin.
Le chercheur François Balloux est contre l’attitude de la Russie.
«C’est une décision insensée et surtout dangereuse. Une décision politique qui intervient dans une course folle à l’armement au vaccin contre le covid. C’est totalement irresponsable, quels que soient les faits. Si ce n’est pas un fakenews, l’irresponsabilité demeure car les autorités russes vont administrer un vaccin en s’affranchissant de ses trois phases de développement nécessaires. Un pari fou», a détaillé le chercheur en génétique.
Pour lui, l’intention de la Russie est de damer le pion aux grandes démocraties occidentales, à commencer par les américains. Le pari de Vladimir Poutine est “un pari démagogique, géopolitique et moralement grave car il balaye touts les usages médicaux” en vigueur dans la validation des vaccins.
Selon le chercheur, la course au vaccin contre le coronavirus donne lieu à une lutte entre le président russe et américain dans leur volonté de se poser en sauveur du monde.
«Un vaccin n’est pas une baguette magique qui met fin à la pandémie d’un coup. Certaines personnes à risques, âgées, ne pourront potentiellement pas en bénéficier. Il est peu probable qu’un vaccin protégera la population à 100% », prévient François Balloux, directeur de l’institut de génétique de l’University College de Londres.
Jacques Matand’