Alors que les armes continuent de résonner dans le territoire de Rutshuru, où l’armée et les rebelles du M23 s’affrontent dans l’est de la RDC, les déplacements de populations continuent, selon des sources locales.
Mercredi, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) estime déjà à plus de 100.000 le nombre de nouveaux déplacés du fait de ces combats, qui se sont poursuivis depuis dans le territoire de Rutshuru.
Après huit ans de sommeil, le M23, rébellion majoritairement tutsi, a repris les armes fin 2021 et, avec l’appui de l’armée rwandaise, s’est emparé de larges pans du Nord-Kivu, province de près de 60.000 km2 frontalière du Rwanda et de l’Ouganda et divisé en six territoires.
En février, les affrontements les plus violents s’étaient concentrés autour de Sake, cité du territoire de Masisi située à une vingtaine de km à l’ouest de Goma et considérée comme un verrou stratégique sur la route de la capitale provinciale.
Mais début mars, les rebelles ont lancé une offensive à quelque 70 km au nord de Goma, vers le nord du territoire voisin de Rutshuru qu’ils occupent en grande partie.
Ils sont notamment arrivés en fin de semaine au niveau de Rwindi, sur la route nationale 2. « Les rebelles sont ici depuis samedi matin et se sont installés dans une position de l’armée après le départ » de celle-ci, a indiqué dimanche sous couvert d’anonymat un agent du parc des Virunga, dont une base se trouve à Rwindi. « Ce matin, c’est calme », a-t-il ajouté.
Certains habitants de la zone se sont enfuis depuis plusieurs jours vers Kanyabayonga, au nord-ouest, d’autres en direction de Vitshumbi, au nord-est, sur la rive sud du lac Edouard.
Mais craignant l’avancée rebelle, la population a commencé à s’enfuir également de Vitshumbi. « Des habitants sont en train de fuir par le lac » vers des localités plus au nord, a indiqué l’un d’eux dimanche matin.
Plus à l’ouest, en direction du territoire de Walikale, les rebelles ont aussi avancé. « Il y a une psychose (…) On a peur que le M23 arrive ici », a déclaré un habitant de Pinga, localité de ce territoire qui, dit-il, a vu arriver cette semaine de nombreux déplacements.
AFP/Sahutiafrica