Thomas Lubanga, ancien chef de guerre qui a connu un procès et une condamnation pour crime contre l’humanité, s’est allié à la coalition AFC-M23, active dans l’est de la RDC, selon un rapport d’experts onusiens.
Ce document rapporte que M. Lubanga, visé par des sanctions, a facilité le recrutement et la formation des combattants de la coalition rebelle AFC-M23. En fait, il est assisté par Yves Khawa Panga Mandro, lui aussi visé par des sanctions. Quel rôle a-t-il joué en s’alliant avec le mouvement politico-militaire de Corneille Nangaa ?
D’après les experts des Nations-unies, les deux personnes ont agi dans les habits de l’autorité morale du groupe Zaïre/ADCVI. Ils ont aidé à renforcer la collaboration entre leurs hommes et l’AFC-M23. Mais surtout, ils ont organisé le déplacement des combattants du groupe à Tchanzu, pour l’entraînement et le redéploiement en Ituri.
Depuis, Thomas Lubanga s’est installé à Kampala après avoir quitté la province de l’Ituri en juillet dernier. Le rapport indique qu’il a rencontré Corneille Nangaa au moins une fois à Kampala. « Innocent Kaina, alias India Queen, actuellement un commandant influent du M23, a travaillé en étroite collaboration sur ces questions avec Lubanga, à Kampala. Ces trois personnes visées par des sanctions ont toutes été vues à Kampala depuis juillet 2024 », renseigne le texte de 162, consulté par Sahutiafrica.
Jusque-là, Kampala nie avoir connaissance de la présence et des activités de Thomas Lubanga et d’Yves Khawa sur son territoire. Pourtant, les experts affirment avoir des preuves de rencontres stratégiques organisées en Ouganda et de flux d’armes transitant par des bases logistiques établies dans la région.
Visiblement, Corneille Nangaa tente d’étendre son mouvement en Ituri en se rapprochant de Thomas Lubanga. L’ancien chef rebelle semble avoir retourné sa veste contre Kinshasa, alors qu’il s’est présenté comme un fervent défenseur de la paix dans la région après sa nomination à la tête de la task force pour la pacification, la réconciliation et le développement de l’Ituri.
Libéré en 2020, Thomas Lubanga a connu un procès et une condamnation à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité.
La Rédaction