Au lendemain de l’annonce du décès d’Issa Hayatou, ancien président de la Confédération africaine de football (Caf), des dirigeants sportifs parlent d’une « grande perte pour le football africain ».
Le football africain en deuil. Sur les réseaux sociaux, les réactions affluent. Le Camerounais s’est éteint à 78 ans. Mais c’est un grand nom qui marque plusieurs générations en Afrique.
« C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le départ du président Issa Hayatou. Le monde du football africain pleure la perte d’un grand dirigeant, reconnu pour sa générosité, son esprit chaleureux et son dévouement inébranlable envers le sport », a réagi Moïse Katumbi, président du TP Mazembe de la RDC. Pour lui, il a cultivé de valeurs d’amitié, fraternité et de partage qui continuent d’inspirer ses successeurs à la tête de la Caf.
Figure incontournable du football africain pendant des décennies, l’ancien dirigeant du football continental est né le 9 août 1946 à Garoua, au Cameroun. Durant ses jours sur terre, il a consacré sa vie au football africain. Issa Hayatou avait commencé son ascension vers les sommets du football camerounais en 1982.
Nommé directeur des sports au ministère de la Jeunesse et des Sports, il est devenu vice-président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) en 1984. Deux ans plus tard, M. Hayatou a pris le règne de la même fédération avant de prendre celui de la Caf en 1988. Une instance qui dirige pendant trois décennies durant lesquelles, il contribue à l’évolution du football africain, en gagnant cinq places pour l’Afrique à la Coupe du monde, mais aussi le pari d’organiser pour la première le Mondial en terres africaines. Il s’agit de l’édition 2010 en Afrique du Sud.
A la Caf, les drapeaux sont en berne durant cinq jours. Une façon de rendre hommage à son ancien président. « La Confédération Africaine de Football et le football africain témoigneront toujours leur reconnaissance au Président Hayatou pour son énorme et profonde contribution, pendant de nombreuses années, à l’avancement et à l’expansion du football en Afrique. Il occupera à jamais une place dans nos cœurs et nos mémoires », a indiqué l’organe du football africain.
Entre octobre 2015 et février 2016, Issa Hayatou a brièvement occupé le poste de président de la Fédération internationale de football association (FIFA). Finalement, en 2017, il avait perdu sa place par une défaite surprise. En fait, il avait été battu par le Malgache Ahmad Ahmad lors des élections. À la fin de son règne à la tête de la Caf, il a occupé les fonctions de président du conseil d’administration de l’Académie nationale camerounaise de Foot (Anafoot). Il était également membre du comité local d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021, au Cameroun, remportée par le Sénégal.
« C’est avec une grande consternation que j’ai appris le rappel à Dieu de M. Issa Hayatou, ancien président de la Confédération Africaine de Football. Ma présence aux comités Exécutifs de la Caf et de la FIFA, m’a permis de côtoyer et de connaître davantage ce grand serviteur du football africain. Au nombre des grandes batailles qu’il a menées et remportées au profit du football africain, figurent les cinq places de l’Afrique à la coupe du monde, obtenues de haute lutte », a commenté Jacques Anouma, ancien président de la Fédération Ivoirienne de football (FIF).
Alors qu’il a personnifié seul la Caf pendant trois décennies, Issa Hayatou avait commencé par l’athlétisme. Il était le champion du Cameroun sur 400 et 800 mètres. En 1965, il avait participé aux tout premiers Jeux africains de l’histoire à Brazzaville, capitale du Congo. Une figure influente du sport, le football africain en particulier qui restera sans doute dans l’histoire, puisque le sport était sa passion, son métier et sa vie.
« Un grand Monsieur nous a quittés. Issa Hayatou, qui avait conquis le respect du football africain, fait grandir la CAN et inventé le CHAN. Des années dorées. Le foot africain lui doit beaucoup du Respect », a publié Annie Gasnier, journaliste et animatrice de Radio Foot International.
Josaphat Mayi