Deux journalistes nigériens ont été condamnés à un et deux mois de prison avec sursis pour avoir diffusé une enquête réalisée par l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée, qui met en cause certaines autorités nigériennes dans le trafic de drogue en Afrique de l’ouest. L’organisation Reporters sans frontières (Rsf) condamne cette décision.
Moussa Aksar, directeur de publication du journal l’Événement, écope d’une peine de deux mois de prison, alors que Samira Sabou, journaliste indépendante, d’un mois. « Nous dénonçons avec la plus grande fermeté cette décision qui n’a absolument aucun sens sur la forme et qui ne peut que contribuer à encourager le trafic de drogue et ses promoteurs sur le fond », a déclaré Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.
Pour lui, « cette décision vient discréditer un peu plus les autorités politiques et judiciaires du Niger, qui n’ont de cesse de s’acharner contre les journalistes qui dénoncent la corruption dans le pays ».
Diffusée en mai 2021, cette enquête de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée, décrit le Niger comme un « centre nerveux » du trafic de haschich dans la région. Elle met en lumière les relations qui existent entre les trafiquants avec une partie de l’élite politique et militaire du Niger.
Dinho Kazadi