Alors que le dialogue national inclusif et souverain, débuté le 20 août, marche à pas de tortue et sans consensus, le général Mahamat Idriss Déby, président du Conseil militaire de la transition (PCMT), durcit le ton. Et affirme « qu’ils seront sans pitié face à toute tentative de division, de quelconque nature que ce soit et d’où qu’elle vienne ».
« Toucher des miettes pour monter au balcon de l’illusion et de la division, c’est un choix mais aller dans la salle où se tient le rendez-vous de l’histoire et participer avec l’ensemble des représentants de la Nation à tracer les sillons du Tchad de demain, c’est encore mieux et patriotique », a dit-il déclaré dans un discours, faisant allusion au parti Les Transformateurs de Succès Masra, opposant tchadien.
Au Tchad, le climat politique se crispe. Des dizaines de militants de Transformateurs ont été arrêtés. Le siège de ce parti encerclé par les forces de l’ordre. Succès Masra, 38 ans, a suspendu toutes négociations pour une éventuelle participation au dialogue.
Entre-temps, les représentants de l’église catholiques se sont retirés du dialogue. Plusieurs structures de la société civile menacent aussi de quitter les débats. Les Transformateurs, Wakit Tamma, coalition de partis d’opposition et des organisations de la société civile, ainsi que le Fact, un des principaux groupes armés, boycottent toujours les débats.
A peine rouverts, les travaux du dialogue ont de nouveau été suspendus. Ils devraient rependre ce lundi. Malgré le blocage et un contexte de plus en plus tendu, le chef de la junte reste confiant. « Nous n’avons pas l’intention de verser le moindre sang au sortir de cette Transition inclusive, consensuelle apaisée et exemplaire. Nous avons la ferme conviction qu’il est, tout à fait, possible de parvenir à la normalité constitutionnelle dans la paix, la sérénité et l’harmonie », croit le général Mahamat Idriss Déby.
« Nous nous attelons à la création des conditions idoines à l’accession au pouvoir par les moyens pacifiques, à travers la tenue d’un Dialogue Nationale Inclusif et Souverain, qui en détermine, en toute souveraineté, les règles qui seront exécutoires », dit le président de la transition. Il appelle les groupes armés non-signataire de l’accord de Doha, à venir au dialogue.
Promis par le général Mahamat Idriss Déby à sa prise du pouvoir, le dialogue national est censé déboucher sur la tenue des élections crédibles, transparentes et crédibles. Mais l’opposition qualifie ces assises d’un monologue et de déjà joué d’avance.
Trésor Mutombo