Lundi 27 juin, la justice marocaine a annoncé des poursuites judiciaires contre près de soixante-cinq migrants, en majorité des Soudanais. Ils sont reprochés d’avoir participé à la tentative de passage en force dans l’enclave espagnole de Melilla depuis le Maroc.
« Le parquet du tribunal de première instance de la ville marocaine de Nador (nord), limitrophe de Melilla, a inculpé trente-sept migrants pour entrer illégale sur le sol marocain, violence contre agents de la force publique, attroupement armé et refus d’obtempérer », a déclaré Khalid Ameza, leur avocat, cité par l’AFP.
Le second groupe, composé de vingt-huit migrants, sera jugé en outre pour « participation à une bande criminelle en vue d’organiser et faciliter l’immigration clandestine à l’étranger, ajoute Me Ameza.
Il précise que la majorité des accusés étaient originaires du Darfour, région orientale du Soudan, traversée par une grave crise alimentaire et des violences ethniques. D’autres sont Tchadiens, Maliens et Yéménite.
La défense demande la liberté conditionnelle pour l’ensemble des inculpés. Sans succès. Selon Me Ameza, cette demande a été rejetée par le parquet « compte tenu de la gravité des faits qui leur sont reprochés ».
Vendredi 24 juin, près de 2.000 migrants ont tenté de pénétrer par la force dans la cité autonome espagnole de Melilla, située en territoire marocain. Selon les autorités locales marocaines, ce forcing a conduit à la mort d’au moins vingt-trois migrants en situation irrégulière et près 140 policiers ont été blessés.
Mais l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) a fait état d’au moins vingt-sept migrants clandestins décédés. Ce qui représente le bilan le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants subsahariens de pénétrer à Melilla et dans l’enclave espagnole voisine de Ceuta, seules frontières terrestres de l’Europe avec l’Afrique.
Dinho Kazadi