Jeudi 23 novembre, le Vogue Opéra d’Afrique du Sud a célébré la vie de Simon Nkoli, militant gay sud-africain anti-apartheid, décédé il y a 25 ans.
Ce groupe d’artistes inspirés par Simon Nkoli ont exprimé leur intention et détermination à perpétuer son héritage dans un opéra.
Philip Miller, connu pour son travail sur The Head and the Load de son compatriote sud-africain William Kentridge, a affirmé d’avoir rencontré Nkoli à Johannesburg. Lorsqu’il a exploré sa propre identité sexuelle, il a utilisé des éléments de la culture de bal LGBTQ+, née dans les années 1980 dans le quartier noir historique de Harlem à New York, comme une forme de protestation contre l’oppression.
Vogue Opéra est un mélange de musique classique, de hip-hop, de chants de protestation et de danse qui raconte l’histoire de Nkoli, dont l’activisme a contribué à inscrire les droits des homosexuels dans la constitution sud-africaine, le premier pays du continent africain à le faire.
Simon Nkoli est un gay, qui a organisé la première marche des fiertés en Afrique en 1990. Mais, après Nkoli a été confronté aux préjugés de la part de ses collègues militants anti-apartheid, alors qu’il a purgé une peine de quatre ans de prison pour trahison pour la révélation de son orientation sexuelle.
« Nous apprécions notre liberté. Mais, nous ne connaissons jamais vraiment certaines des personnes qui ont ouvert la voie, et donc, lorsque des histoires comme celle-ci sont racontées, on finit par apprécier ceux qui nous ont précédés », a déclaré Abiah Mahlase-Muttit, un créateur de mode, cité par Reuters.
En Afrique du Sud, l’opéra, dont la première a eu lieu au Market Theatre de Johannesburg, le 17 novembre dernier, revient sur des moments clés de l’activisme et de la vie personnelle de Nkoli, tels que son dévoilement comme gay et séropositif, retraçant sa relation avec un homme blanc pendant l’apartheid, lorsque des relations interraciales ont eu lieu. L’opéra révèle non seulement les luttes de Nkoli, mais aussi le bonheur qu’il a apporté aux autres.
« Il était très politique et défendait clairement la justice. Mais, il croyait aussi qu’il fallait passer du bon temps, s’intéresser à la mode et s’adonner à des choses joyeuses qui pourraient sembler frivoles à certaines personnes », a dit Mandla Lishivha, le directeur de la série.
L’année prochaine, les créateurs de l’opéra espèrent le faire parcourir le continent ou le monde. Selon eux, ce sera dans le but de mettre en lumière la discrimination à laquelle la communauté LGBTQ+ continue d’être confrontée.
En Afrique, les relations homosexuelles sont légales que dans vingt-deux pays africains sur cinquante-quatre que compte le continent. D’après une étude mondiale réalisée par l’Association internationale des lesbiennes, gays, bisexuels, trans et intersexués (ILGA), ces relations sont passibles de la peine de mort ou d’emprisonnement dans d’autres pays.
Josaphat Mayi