Face à l’épidémie de mpox en cours dans plusieurs pays africains, l’agence de santé de l’Union africaine (Africa CDC) a déclaré une urgence de santé publique à son plus haut niveau d’alerte.
Lors d’une conférence de presse, Jean Kaseya, président de l’Africa CDC, indique que le mpox a désormais traversé les frontières. Cette maladie touche des milliers de personnes sur le continent.
« J’annonce, le cœur lourd, mais avec un engagement indéfectible envers notre peuple, envers nos citoyens africains, que nous déclarons le mpox comme une urgence de santé publique », a-t-il déclaré devant la presse.
Connu anciennement sous le nom de variole du singe, le mpox est une maladie virale qui se propage de l’animal à l’homme. Elle se transmet aussi par le contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. L’annonce de cette épidémie devra permettre de débloquer des fonds pour l’accès à des vaccins et d’avoir une réponse continentale.
Elle intervient à la veille de la réunion du comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’évaluation. Il s’agit d’une réunion où il faut décréter le plus haut degré d’alerte sanitaire au niveau international face à cette maladie.
« Cette déclaration n’est pas une simple formalité. C’est un appel clair à l’action. C’est une reconnaissance du fait que nous ne pouvons plus nous permettre d’être réactifs. Nous devons être proactifs et agressifs dans nos efforts pour contenir et éliminer ce fléau », a précisé Jean Kaseya.
Découvert pour la première fois en 1970 chez les humains en RDC avec la diffusion du sous-type Clade I, dont la nouvelle variante est une mutation, le mpox est principalement limité depuis à des pays de l’ouest et du centre de l’Afrique. Les malades sont généralement contaminés par des animaux infectés.
L’OMS avait décrété l’alerte maximale en juillet 2022 face à cette flambée de cas dans le monde avant de la lever moins d’un an après. En mai 2023, l’épidémie avait fait au moins 140 morts sur environ 90.000 cas. Elle s’était propagée dans une centaine de pays où la maladie n’était pas endémique, touchant des hommes homosexuels et bisexuels.
Actuellement, le continent africain fait face à la propagation d’une nouvelle souche, détectée en RDC, en septembre 2023. Baptisée « Clade Ib », plus mortelle et plus transmissible que les précédentes, la Clade Ib fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps. C’est lorsque les souches précédentes étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
Selon des données publiées la semaine dernière par l’Africa CDC, un total de 38.465 cas a été recensé dans seize pays africains depuis janvier 2022. Au moins 1.456 décès ont été également enregistrés, avec notamment une augmentation de 160% des cas en 2024 comparé à l’année précédente.
Josaphat Mayi